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Associations et fondations dans le projet de loi de finances pour 2024 : les mesures envisagées

Outre des mesures de soutien à l’engagement associatif, le projet de loi de finances (PLF) pour 2024 contient notamment des propositions pour inciter les dons de particuliers. À relever aussi, un dispositif technique sur le contrôle des reçus et attestations et une peine complémentaire en cas de fraude.

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Les débats parlementaires relatifs au PLF pour 2024, déposé à l’Assemblée nationale le 27 septembre 2023, suivent actuellement leur cours. La loi de finances pour 2024 devrait être adoptée définitivement à la fin de l’année 2023 pour une entrée en vigueur en janvier 2024. Ci-après un point d’étape.

Parmi les objectifs annoncés par le Gouvernement figure celui visant le soutien de l’engagement associatif et des fondations. Il se caractérise d’abord par une augmentation du budget du Fonds de Développement de la Vie Associative (FDVA), estimée entre 17 et 20 millions d’euros, par la majoration de 20 à 40 % du taux des sommes des comptes inactifs finançant le FDVA ; mais aussi via un accroissement des moyens accordés à la simplification de la vie associative (+ 5,2 millions d’euros par rapport à 2023). Cette dernière mesure permet notamment de poursuivre le déploiement du Guid’Asso, chantier de simplification conduit en faveur des associations, et de renforcer les investissements en faveur des comptes Asso et Jeveuxaider.

À date, le texte comporte avant tout des dispositions spécifiques et/ou techniques et notamment :

  • Une taxe d’habitation des organismes à but non lucratif et la liberté des communes : la solution choisie est celle de la liberté des communes et établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre pour décider de la suppression de la taxe d’habitation pour les organisations à but non lucratif. L’exonération éventuelle de taxe d’habitation sur les résidences secondaires, et autres locaux meublés non affectés à l’habitation principale, passera par une délibération et est donc facultative. Cela concerne uniquement la part de ladite taxe revenant aux communes, fondations et associations reconnues d’utilité publique et aux œuvres ou organismes d’intérêt général (article 27 nonies du projet de loi de finances). Cette faculté nouvelle confèrerait aux communes et aux intercommunalités à fiscalité propre la possibilité de soutenir et d’accompagner le développement des fondations et associations établies sur leur territoire.
  • Un aménagement des modalités de vérification de comptabilité et des contrôles des organismes sans but lucratif en autorisant l’Administration à prendre l’initiative d’une délocalisation d’un contrôle fiscal. Le lieu serait déterminé en accord avec le contribuable ou, à défaut d’accord, dans les locaux de l’Administration. La mesure s’appliquerait à compter du 1er janvier 2024 aux contrôles en cours et aux contrôles engagés à compter de cette même date.

Pour rappel, depuis le 1er janvier 2018, les associations qui peuvent émettre des reçus fiscaux sont tenues de conserver les documents et pièces de toute nature permettant de justifier des dons effectués pendant au moins 6 ans. Ces documents peuvent aujourd’hui faire l’objet de contrôles sur place.

  • Des modalités pour favoriser certains dons de particuliers

Le dispositif dit « Coluche » qui permet une défiscalisation à hauteur de 75 % des versements effectués aux associations d’aide aux personnes serait prorogé de 3 ans, soit jusqu’au 31 décembre 2026 pour la majoration du plafond à 1 000€ (au lieu de 552€).

Le taux de la réduction d'impôt pour les dons effectués au profit de la Fondation du patrimoine serait majoré et porté à 75 % pour les versements réalisés entre le 15 septembre 2023 et le 31 décembre 2025 pour financer les travaux de conservation et de restauration des édifices religieux des communes de moins de 10 000 habitants en métropole et 20 000 habitants en Outre-mer. Ces versements seraient retenus dans la limite de 1 000 € par an. À noter : ils ne seraient pas pris en compte pour le calcul de la limite de 20 % du revenu imposable prévue à l'article 200, 1 du CGI.

Les organismes ayant pour objet de concourir « à l’égalité entre les femmes et les hommes » seront expressément considérés comme ayant un objet d’intérêt général au sein des articles 200 et 238 bis du Code général des impôts (article 3 terdecies du PLF). Ce qui ouvre droit à la réduction d’impôt en cas de don en faveur de ces organismes.
  • La lutte contre la fraude fiscale via des sanctions complémentaires

Les personnes faisant l’objet d’une condamnation pour fraude fiscale aggravée pourraient voir leur peine complétée par la privation du droit au bénéfice de réductions et crédits d’impôt sur le revenu ou d’impôt sur la fortune immobilière. Et cela pour une durée ne pouvant excéder trois ans, débutant à compter de l’imposition des revenus de l’année qui suit celle de la condamnation. Mais les crédits d’impôt octroyés en application d’une convention fiscale internationale seraient exclus du champ d’application de cette peine complémentaire. 

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