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Comment ajuster sa collecte de dons selon le profil des donateurs ?

Des donateurs de plus en plus généreux, de moins en moins nombreux, et de plus en plus âgés. Des paramètres connus que le Baromètre 2022 de la générosité-vision donateur permet d’affiner avec à la clé des enseignements à utiliser pour bâtir une stratégie de collecte différenciée et efficiente.

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Portrait de Nadège Rodrigues

Parmi ceux qui donnent, la générosité par organisation progresse systématiquement de 20 à 55 ans.

Nadège Rodrigues — Directrice études et communication de France générosités

Réalisée depuis deux ans, la vision donateur du Baromètre de la générosité* est particulièrement riche et certaines tendances semblent dessiner deux profils de donateurs. D’une part, le donateur historique plutôt âgé, multi-contributeur et recourant plus volontiers à des moyens de paiement off-line ; d’autre part, le donateur plus jeune, mono-cause, utilisant le on-line, sensible à l’urgence. Cette distinction de deux profils ne constitue toutefois pas une ligne de fracture. Certains points communs existent : « une baisse de fidélisation inquiétante, quel que soit le canal de collecte et le profil du donateur  », précise Nadège Rodrigues, directrice études et communication de France générosités et « une concentration économique de plus en en plus marquée. En 2021, 1 % des donateurs les plus généreux représentent presque un quart de la collecte ».

Le Baromètre de la générosité-vision donateur 2022

* Le Baromètre de la générosité-vision donateur 2022, réalisé par Novos pour France générosités, s’appuie sur les données de 37 grandes fondations et associations pour 790 millions de dons pour 2021 et pour 4 millions de donateurs uniques en 2021. Base : données de 2004 à juin 2022, portant uniquement sur les dons de particuliers.

L’urbanisation, terreau favorable de la générosité

Observée depuis des années, la diagonale « généreuse » se confirme lorsqu’on rapporte le nombre de donateurs à la population dans chaque département. Allant des Pyrénées-Atlantiques à l’Alsace, elle rassemble la France très urbanisée, le littoral atlantique, les départements frontaliers à l’est. L’urbanisation est un terreau favorable à la générosité et les grandes agglomérations se distinguent particulièrement, quels que soient les critères étudiés.

L’étude soulève aussi des divergences selon l’âge des donateurs :

  • Sans surprise, les donateurs sont beaucoup plus nombreux chez les plus âgés : en 2021, la distribution de la générosité par âge des donateurs indique un âge médian de 62 ans avec un pic à 75 ans, l’âge le plus représenté.
  • « Le taux de pénétration est de 16 % chez les plus âgés et seulement 6 % chez les 35 à 55 ans. Il y a là un trou d’air. Les actifs, peu nombreux parmi les donateurs, donnent moins » souligne Nadège Rodrigues. Un élément positif toutefois : « parmi ceux qui donnent, la générosité par organisation progresse systématiquement de 20 à 55 ans ».
  • L’approche par l’effort de don (le rapport entre le montant donné rapporté aux revenus) met en valeur une autre classe d’âge : les moins de 30 ans. Quand l’effort de don se situe à 1,6 % pour les 40 à 49 ans, celui des plus jeunes à 2,5 % rejoint celui des plus de 70 ans, à 2,6 % (chiffres 2021 de la DGFiP traité par Recherches & Solidarités).
  • Jeunes et âgés sont donc généreux mais « leurs comportements diffèrent que ce soit dans les motivations, les modalités de dons ou leur fréquence », insiste Nadège Rodrigues.

Profil historique/profil émergent : zoom sur quelques différences

  • Les plus âgés des donateurs sont souvent multi-contributeurs, une caractéristique qui les distingue des autres classes d’âges. Si 50 % des plus de 75 ans donnent à plusieurs organisations, « chez les plus jeunes, la notion d’engagement pour une seule cause est importante : 50 % des donateurs uniques ont moins de 40 ans », éclaire Nadège Rodrigues.
  • Si le profil donateur historique est plutôt off-line voire en mix on-off, les organisations doivent tenir compte des nouveaux comportements parfois très marqués : ainsi la part des dons ponctuels réalisés sur le web approche les 40 % à Paris, alors que cette proportion est à 25 % au national.
  • Il y a certes une montée en puissance des donateurs en ligne mais « chaque génération a son mode de collecte préféré. Avec la crise sanitaire, les organisations ont dû diversifier leurs canaux de collecte on-line, en s’appuyant notamment sur Facebook et Instagram via les fonctionnalités dédiées » décrit Nadège Rodrigues.

La digitalisation des dons représente une démarche pertinente si l’on regarde la dynamique du recrutement : en 2017, 73 % des recrutés provenaient de la collecte off-line, ils ne sont plus que 55 % en 2021. Les sources de renouvellement des donateurs sont de plus en plus sur Internet et les canaux de recrutement en prélèvement automatique. Et ce d’autant plus que parmi les recrutés, les faux nouveaux - des recrutés qui étaient déjà donateurs auparavant - sont majoritaires chez les recrutés off-line. Une proportion qui décroît chez les recrutés digitaux et encore plus chez les recrutés prélevés.

« En quatre ans, l’évolution des comportements s’est énormément accélérée, mais cette accélération ne s’explique pas par un fort renouvellement des donateurs ». Et Nadège Rodrigues de conclure : « Cela nécessite de la part des associations d’innover dans leurs modalités de sensibilisation pour atteindre, informer et fidéliser les contributeurs ».

La Banque Postale soutien France générosités

Le 22 novembre 2022, La Banque Postale était invitée au colloque annuel de France générosités en sa qualité de partenaire. Le colloque s’est notamment clôturé par une intervention de Laurent Gautier-Falret, Directeur Marketing Secteur Public et Économie Sociale, qui a réaffirmé l’engagement de La Banque Postale auprès des acteurs de la générosité, les valeurs communes avec le secteur associatif en lien avec son statut d’entreprise à mission et a rappelé les actions mises en place en termes de relais d’appel à don, de mobilisation des collaborateurs, et les liens forts avec nos filiales du financement participatif KissKissBankBank & co.

Depuis 2019, La Banque Postale soutient France générosités et est notamment partenaire exclusif du baromètre de la Générosité vision collecte depuis 2022. 

Dons des particuliers et des entreprises, reçus fiscaux et obligation déclarative

Qui ?

Les organismes qui délivrent des reçus, des attestations ou tout autre document par lesquels ils indiquent à un contribuable, personne physique ou personne morale, qu’il est en droit de bénéficier des réductions d’impôt prévues aux articles 200, 238 bis et 978 du Code général des impôts.

Quelles informations ?

Ces organismes doivent déclarer chaque année à l’administration fiscale :

  1. le montant global des dons et versements mentionnés sur ces documents délivrés aux donateurs perçus au cours de l'année civile précédente (ou au cours du dernier exercice clos s’il ne coïncide pas avec l'année civile) qui ont donné lieu à l’émission d’un reçu fiscal ;
  2. le nombre de documents délivrés au cours de cette période ou de cet exercice au titre de ces dons.

Quelle période ?

L’obligation s’applique aux dons ayant donné lieu à la délivrance d’un reçu à compter du 1er janvier 2021 ou au titre des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2021.

Quelles formalités ?

La loi distingue les organismes selon qu’ils soient soumis au dépôt d’une déclaration fiscale ou non.

Loi n° 2021-1109 du 24 août 2021 : En savoir plus : https://www.impots.gouv.fr/professionnel/declaration-des-dons-et-recus

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