Le contexte économique de ces dernières années a bouleversé les activités de bien des associations : « selon Le Mouvement associatif, représentant national du secteur qui a fait paraître une étude sur le sujet début 2023*$, une association sur trois a eu en 2022 un résultat financier inférieur à ses prévisions, sous l’effet de l’augmentation des charges pour 43 % des associations ou de la baisse des ressources pour 39 % d’entre elles » partage Sandie Le Duvéhat, chargée de développement secteur public et économie sociale au sein de La Banque Postale.
Par la suite, la tendance inflationniste qui a percuté l’ensemble de l’économie française « a porté un deuxième coup au secteur associatif et tout particulièrement à celles dont les activités sont tournées vers l’accueil du public : leurs charges sont importantes et la hausse des coûts y a été plus durement ressentie, souligne Sandie Le Duvéhat. L’inflation a certes ralenti mais elle a contribué à créer de l’inertie, alimentée aussi par l’inquiétude liée aux difficultés d’adoption de la loi de finances pour 2025. Le secteur associatif est très dépendant du financement public et donc des orientations budgétaires. Il a pu craindre d’être une variable d’ajustement ce qui ne favorise pas le dynamisme. Dans les faits, les montants alloués n’ont pas été suffisamment revus pour prendre en compte l’inflation. Les associations subissent un effet ciseau : leurs charges ont augmenté mais pas leurs recettes ou dans une moindre mesure. »
En parallèle, ceux qui sont accompagnés par les associations et ceux qui les font vivre sont aussi touchés par l’inflation : « d’où des basculements dans la précarité, et donc une hausse des bénéficiaires de l’aide associative, et une baisse du nombre des adhérents contraints budgétairement » relate Sandie Le Duvéhat. Certes les dons en volume restent stables mais rapportés à l’inflation, ils sont en baisse et surtout la base des donateurs est vieillissante (lire notre article pour des pistes favorisant l’animation et le renouvellement de sa base donateurs). « La conjonction de tous ces éléments explique la contraction de la volonté d’investissement des associations et donc des demandes de financement constatées en 2024. Une situation dommageable pour l’ensemble de la société dont les associations et fondations sont des acteurs essentiels. Leur rôle est aussi fondamental dans la transition juste qui incite à traiter conjointement les volets développement durable et accompagnement social/cohésion territoriale pour mieux répondre aux défis de notre temps. Or les 1,4 million d’associations recensées en 2022 sur notre territoire constituent un tissu dense qui accompagne à la fois la transition écologique, le lien social et la cohésion territoriale. Pour mener à bien leurs missions elles ont toujours des besoins d’investissement, acquisition de matériel, rénovation ou acquisition de locaux et donc de financement » conclut Sandie Le Duvéhat.