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Service d’Accès aux Soins : le guichet unique des soins urgents non programmés

Si les Français ont massivement recours aux urgences hospitalières, c’est en grande partie faute de solutions alternatives. Avec l’expérimentation du Service d’Accès aux Soins (SAS) à compter de janvier 2021, une nouvelle organisation des réponses aux demandes de soins urgents se met en place dans les territoires.

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Ce pourrait être une révolution dans la prise en charge des soins non programmés. Et un levier pour améliorer l’accès aux soins des Français sur tout le territoire, tout en désengorgeant les urgences. Avec le Service d’accès aux soins (SAS), les Français vont pouvoir être guidés et orientés vers la solution la plus adaptée à leurs besoins de soins vitaux ou urgents.

Le SAS : un dispositif territorial fédérateur

Le service sera accessible à tous via une plateforme, en ligne ou par téléphone, tous les jours et à toute heure. Grâce à une meilleure coopération entre SAMU, ville et hôpital et à une régulation commune des appels, le « guichet unique » du SAS offrira différents services socles : régulation médicale d’urgence, accès sous 24h à un médecin généraliste, téléconsultation, délivrance de conseils médicaux par un médecin urgentiste ou généraliste, orientation vers la pharmacie de garde... 

Le SAS fédère tous les acteurs de santé d’un même territoire. Le dispositif associe ainsi la régulation médicale du Samu à une régulation territoriale libérale, toutes deux adossées à une plateforme digitale. Il faut l’objet d’une gouvernance partagée, l’instance décisionnelle étant articulée avec la direction de l’établissement de santé siège du Samu.

La clef de voûte d’une nouvelle organisation des soins de première ligne

Avec le déploiement du SAS, la première ligne de l’offre de soins offrira à la population des territoires concernés une prise en charge plus lisible et coordonnée. Avec un éventail plus large de solutions locales aux besoins de soins urgents : consultation médicale non programmée en ville, téléconsultation ou recours aux urgences, éventuellement avec envoi d’une ambulance.

À terme, le SAS pourrait prendre en charge d’autres besoins de santé comme, par exemple, l’accès aux centres antipoison, les alertes suicide ou les requête à connotation plus sociale que médicale.

Le but du dispositif est clair : il s’agit de désengorger les urgences hospitalières. L’organisation professionnelle SUdF (Samu Urgences de France) en attend à terme environ 30% de passages en moins aux urgences et 2% de consultations de plus en ambulatoire.

Le service ne se substitue, en matière de soins non programmés, ni au médecin traitant, ni aux organisations territoriales de type CPTS (communautés professionnelles territoriales de santé). Il se veut au contraire complémentaire.

Un numéro d’appel unique… avec une marge de souplesse

En attendant la mise en place du 113, futur numéro d’appel « santé » unique au plan national, l’accès au SAS se fera via le 15, ou par le 116-117 qui, dans certaines régions, permet déjà de joindre un médecin généraliste de garde.

La DGOS laisse une certaine marge de manœuvre aux promoteurs locaux du dispositif. Si d’autres numéros d’accès locaux ont été mis en place pour l’accès aux soins non programmés, ils pourront donc perdurer en parallèle.

22 sites pilotes pour préfigurer un déploiement national

Le SAS est une mesure phare du pacte de refondation des urgences annoncé en septembre 2019. Il a été reconfirmé dans le cadre du Ségur de la Santé en pleine crise sanitaire. Après un appel à projets diffusé via les agences régionales de santé dans le courant de l’été 2020, le SAS entre, pour la durée de l’année 2021, en phase de test.

Le service sera concrètement expérimenté, sur la base du volontariat, dans 22 territoires pilotes, qui bénéficieront d’un accompagnement national. Le budget dédié à cette expérimentation est de 360 M€.

Les 22 sites tests couvrent plus de 40% de la population française. Ils sont représentatifs des diverses configurations possibles de l’organisation des soins, entre pôles urbains ou territoires moins denses, voire confrontés à des problématiques de désertification médicale.

Le déploiement du SAS à l’issue de l’année 2021 doit impulser une simplification majeure pour les usagers des soins non programmés.

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