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Le Ségur de la Santé : une concertation d'ampleur pour une revalorisation du secteur de la santé

Vaste concertation organisée à l'initiative du gouvernement autour des acteurs du système de santé, le Ségur de la Santé a été ouvert le 26 mai dernier. Suivant un calendrier serré, les négociations devraient aboutir à la mi-juillet.

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Tirer collectivement les leçons de la crise sanitaire afin de rebâtir des fondations plus solides pour le système de santé français et de revaloriser les métiers y concourant : tels sont les grands enjeux du Ségur de la Santé. Juste retour de balancier à l'égard des professionnels en première ligne dans le combat face au COVID-19, cette concertation pluri-professionnelle doit aboutir à un plan d'investissement et de revalorisation des carrières et des salaires que le gouvernement veut « massif ».

Quatre piliers pour une concertation nationale

Le coup d'envoi en a été donné le 25 mai. L'animation de la démarche a été confiée à la dirigeante syndicaliste Nicole Notat, anciennement responsable de la CFDT. Près de 300 acteurs du monde de la santé et du médico-social sont associés aux réflexions et aux négociations dans le cadre d'un comité national de suivi et de groupes de travail nationaux. Une vaste consultation a été menée en ligne courant juin pour recueillir des témoignages et avis de professionnels des secteurs sanitaires et médico-sociaux.

L'ambition du Ségur de la Santé est d'aboutir à un accord autour de quatre objectifs piliers :

  • Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent est le premier d'entre eux. En France, les rémunérations des infirmières et aides-soignantes sont ainsi parmi les plus faibles au sein de l'OCDE.
  • Définir une nouvelle politique d'investissement et de financement, au service des soins est le second axe de travail. Il s'agit en particulier de permettre l'émergence de logiques territoriales de prise en charge des patients, associant hôpitaux, médecine de ville et secteur médico-social.
  • Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes doit leur permettre de se concentrer sur la qualité des soins délivrés.
  • Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires est le quatrième objectif, qui devrait se traduire par la mise en place de gouvernances territorialisées.

Revaloriser les métiers du soin et du « care »

Ce Grenelle de la Santé, du nom de l'avenue Ségur où siège le ministère de la Santé, doit aboutir à la signature d'accords à la mi-juillet, notamment autour d'un triptyque de mesures des professions de santé des hôpitaux, Ehpad publics, mais aussi, pour partie probablement, du secteur privé.

Le 24 juin, ce sont 6 milliards d'euros qui ont été annoncés au profit des personnels non médicaux (infirmiers, aides-soignants, personnels administratifs et techniques). Cette enveloppe doit se répartir entre une hausse de salaire nette (les négociateurs s'accordent à revendiquer 300 euros nets mensuels de bonification), une évolution des grilles indiciaires (avec un impact sur le calcul de la retraite) et une refonte des systèmes de prime, pour plus de cohérence et de lisibilité. 

Une négociation est menée en parallèle avec les syndicats représentatifs des médecins, pharmaciens et odontologistes, pour la revalorisation du salaire des praticiens hospitaliers. 

A l'enjeu de reconnaissance des professionnels s'ajoute un enjeu d'attractivité des métiers du soin et du « care ». Des métiers dont l'utilité sociale n'est désormais plus à démontrer.

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