La santé sera-t-elle la nouvelle frontière de l’intégration européenne ? C’est la question placée au cœur des échanges qui rythmeront le grand rendez-vous annuel du monde de la santé. Du 17 au 19 mai, la 57ème édition de SANTEXPO rassemblera, pour y réfléchir, 600 exposants du secteur et 550 intervenants : soignants, équipementiers, éditeurs de logiciels, fournisseurs, entrepreneurs de santé, fabricants de dispositifs médicaux, architectes, institutionnels… Plus de 20 000 visiteurs professionnels sont attendus : experts, décideurs et professionnels de santé impliqués dans le management, le parcours patients, le numérique, l’équipement et la construction des établissements de santé.
L’Europe de la santé : un enjeu devenu crucial
La santé relève pour l’instant d’une compétence interne stricte des États membres. Mais confrontés à un choc sanitaire global appelant des réponses coordonnées par-delà les frontières nationales, les systèmes de santé nationaux ont renforcé leur expérience du travail en commun. Avec la crise sanitaire, la vaccination, la gestion coordonnée des approvisionnements en produits de santé, les coopérations en recherche ou encore l’arbitrage conjoint des tensions sur la charge des établissements hospitaliers se sont imposés comme autant d’enjeux primordiaux. L’autonomie stratégique dans la production des médicaments a révélé toute son importance : le continent européen dépend en effet à 80 % de la Chine et de l’Inde pour se fournir en matières premières indispensables à cette production.
De ce fait, la santé s’est hissée au rang des préoccupations prioritaires des citoyens européens, au même titre que la défense, ou la lutte contre le changement climatique. 74 % des Européens souhaitent que davantage de compétences soient accordées à l’UE pour faire face aux crises sanitaires et aux pandémies à venir(1).
Des premières briques posées pour construire l’Europe de la santé
Institué par le règlement européen 2021/522, le programme européen pour la santé (EU4Health) constitue une première brique de l’édifice d’une Europe de la santé en devenir. EU4Health est d’abord une réponse coordonnée et structurée à la pandémie du Covid-19. Mais ce programme prévoit aussi de financer à hauteur de 5,3 milliards d’euros les organisations de santé et ONG éligibles dans l’Union, pour mener à bien des actions présentant une valeur ajoutée européenne, en complément des politiques menées par les pays membres. Le programme entend également préparer les systèmes de santé de l’Union Européenne à affronter de futures menaces sanitaires.
Trois priorités urgentes ont été définies dans ce cadre : la réaction aux menaces transfrontières sur la santé, un plan européen de lutte contre le cancer et une stratégie pharmaceutique pour l’Europe.
L’Agence européenne des médicaments (EMA), chargée d’autoriser, d’évaluer et de contrôler les médicaments circulant sur le territoire de l’Union, s’est affirmée avec la pandémie du Covid-19 comme un acteur incontournable. Elle voit ses missions élargies, en particulier à la coordination d’essais cliniques, mais aussi à la coordination des circuits d’approvisionnement en médicaments et dispositifs médicaux, ou encore au développement des chaînes de production de médicaments en Europe. Parallèlement, Bruxelles a créé, en septembre 2021, une nouvelle agence sanitaire européenne, baptisée HERA (pour Health Emergency Response Authority). Dédiée à la prévention, à la détection et à la gestion de situation de crise sanitaire, ce nouvel acteur procédera à l’évaluation des menaces et à la collecte des informations et données nécessaires. L’agence soutiendra également la recherche et l’innovation, par l’intermédiaire de réseaux d’essais cliniques à l’échelle de l’Union et de plateformes pour le partage rapide des données.
Si une urgence de santé publique se déclare à l’échelle européenne, l’HERA sera chargée d’activer et d’organiser les mesures d’urgence, et mobilisera les fonds correspondants.
Pour contribuer aux travaux de construction d’une Europe de la santé coordonnée, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a publié, le 12 avril 2022, un avis sur « Comment construire une Europe de la santé ? ». Il y formule 17 préconisations pour poser les bases d’une Europe de la santé efficace. Le CESE propose ainsi un renforcement de la démocratie sanitaire à l’échelle de l’Union Européenne, et la construction d’un modèle global (dit « One health ») s’appuyant sur les valeurs de solidarité et de cohésion sociale défendues par l’Europe. Le rapport du CESE propose également un principe de levée des brevets en cas de situations de crise sanitaire grave, ainsi que la mise en place d’une base de données commune sous la responsabilité de l’EMA.
Leviers d’action et axes d’amélioration
Pour bâtir l’Europe de la santé, différents leviers d’action vont devoir être activés. Parmi ceux listés par le CESE :
- Le développement des capacités de recherche, d’approvisionnement et de production dans les États membres ;
- La passation conjointe de marchés ;
- L’amélioration des liens entre le secteur public et privé ;
- L’harmonisation des règlementations (mesures sanitaires, essais cliniques…)
- Des modalités de financement adaptées, via les plans de relance, le programme EU4health et les fonds structurels.
Parmi les axes d’amélioration prioritaires identifiés, beaucoup mobiliseront les acteurs sectoriels présents à SANTEXPO. C’est le cas des programmes d’échange de données, de la circulation des compétences, des coopérations renforcées en matière de recherche et d’innovation, ou encore de la marche forcée vers davantage d’autonomie industrielle.
La Banque Postale présente au salon SANTEXPO
En tant que 1er prêteur bancaire des hôpitaux publics, La Banque Postale accompagne tous les établissements de santé dans le financement de leurs projets et leurs besoins de trésorerie.
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Où ?
Porte de Versailles, Paris - Stand O 52
Quand ?
Du 17 au 19 mai 2022
(1) Source : Eurobaromètre (juin 2021)