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« Tous vigilants » autour d’une maladie silencieuse et méconnue

Acteur de proximité engagé dans le secteur de la santé et des services favorisant l’autonomie des personnes âgées à domicile, La Poste s’investit en mettant ses moyens de communication au service du collectif. Les explications de Delphine Mallet, présidente de La Poste Santé.

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Portrait de Delphine Mallet

La prévention est un enjeu de santé publique qui réclame la contribution de tous et l’engagement de chacun.

Delphine Mallet — Présidente de La Poste Santé.

La dénutrition est un mal silencieux qui reste méconnu. Mais suffisamment massif pour qu’un collectif de lutte, constitué d’associations de patients et d’aidants, d’usagers d’établissements de soin, de professionnels de santé, de gestionnaires d’EHPAD, mais aussi de sociologues, philosophes ou de personnalités religieuses, s’en alarme.

49% des Français pensent – à tort – que la dénutrition est « une conséquence de la famine ». Mais en réalité, 2 millions de Français, de tous âges, sont en situation de dénutrition. Cela du fait d’une maladie aigüe ou chronique (comme le cancer), des troubles associés au vieillissement, ou d’une mauvaise assimilation des aliments. Les personnes concernées perdent leurs forces, du fait d’apports nutritionnels inférieurs aux besoins de leur organisme. Les conséquences pour leur santé peuvent être graves : affaiblissement de l’immunité et augmentation du risque d’infection, risque de chutes et de fractures, aggravation des maladies chroniques et de la dépendance, hospitalisations plus nombreuses avec une récupération fonctionnelle ralentie, des risques accrus d’infection nosocomiale et de mortalité.

Du 12 au 19 novembre, la Semaine Nationale de la Dénutrition sensibilise les citoyens et les professionnels aux enjeux, aux pistes de prévention et aux traitements. Avec 1500 organisateurs d’événements partout en France (contre 350 en 2020), l’événement mobilise fortement.

Pourquoi La Poste s’engage-t-elle aux côtés du Collectif de lutte contre la dénutrition ?

La santé est la première préoccupation des français. Comme opérateur de services de proximité humaine et acteur au service de l'intérêt général, La Poste se doit d'en prendre soin. Cela en se positionnant sur le terrain de la prévention.

La prévention est un enjeu de santé publique qui réclame la contribution de tous et l’engagement de chacun. Chacun doit prendre sa part pour y contribuer. La Poste agit aux cotés des pouvoirs publics, parmi les acteurs institutionnels du « Care ».

La dénutrition est un enjeu de santé publique qui nous mobilise naturellement, car il concerne significativement toutes les populations : enfants, adultes, personnes âgées ou malades...Or cultiver une attention particulière pour les personnes fragiles, malades ou âgées, cela fait partie de nos missions !

La Poste est ainsi, comme entreprise à mission, engagée dans la prévention de la perte d’autonomie. Cela au contact des citoyens, au plus près de leurs besoins et jusqu'à leur domicile même. La Poste n’est donc pas une entreprise comme les autres. D'où notre choix, dans le cadre de la Semaine de la Nutrition, de contribuer aux actions de prévention menées partout sur le territoire, cela afin de participer à une meilleure qualité de vie des français sur le long terme.

Concrètement, comment se traduit cet engagement ?

L’information du plus grand nombre est un premier levier dans la prévention en santé. C'est pourquoi La Poste met ses moyens de communication au service du Collectif. Nous sommes un maillon de la chaîne dans cette lutte contre la dénutrition, aux côtés des autres partenaires de l'événement.

Les moyens engagés dans le dispositif sont très importants.  Le réseau postal dispose en effet d'un maillage territorial sans équivalent – avec près de 1600 écrans dans les bureaux de poste – qui permettent une très large diffusion des informations et offrent une vaste caisse de résonance aux animations organisées.

Pourquoi le message « Tous vigilants ! », thème retenu pour la campagne au sein du réseau de La Poste ?

C'est un message qui attire l’attention et souligne la responsabilité de chaque citoyen, sans stigmatisation. Parce qu’en tant qu’acteur de proximité au service de l'intérêt général, on se doit d’être neutre. Des messages spécifiques sont diffusés en direction des personnes fragiles.

Au-delà de la Semaine de la dénutrition, en quoi La Poste apporte-t-elle sa pierre à l’édifice de la prévention en santé publique ?

Au travers de ses facteurs, qui incarnent la proximité, La Poste développe une capacité à « aller vers » les populations isolées, fragiles qui ne sont pas toujours en contact avec les services sociaux, médico-sociaux ou sanitaires de leur département. Au titre de la dimension universelle de sa vocation, La Poste travaille en lien avec des acteurs de terrain pour informer, faciliter la détection des fragilités et surtout alerter les professionnels qui vont prendre le relais auprès des personnes fragiles, dans le respect de l’expertise de chacun.

Quel rôle les facteurs jouent-ils concrètement dans une optique « d’aller vers » les plus vulnérables ?

Dans le Programme ICOPE par exemple, programme de l’Organisation Mondiale de la Santé destiné à repérer les fragilités des personnes âgées pour éviter la perte d’autonomie, nous allons au contact de seniors à la demande des CHU. Les facteurs collectent des informations aux domiciles des personnes repérées comme fragiles. Ils les transmettent aux infirmières du CHU, qui prennent en charge les problématiques relevées.

Les 18000 facteurs peuvent contribuer au changement d’échelle des politiques publiques de prévention. Celles-ci peuvent ainsi mobiliser davantage des non-soignants formés pour aller au contact des français et transmettre une information plus et mieux qualifiée aux soignants.

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