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Risque de change : identifier la solution de couverture pertinente

Le type d’exposition au risque de change de votre entreprise doit guider le choix de la solution à adopter. Outre les devises utilisées, le volume de transactions, l’implantation de votre activité à l’international, il convient aussi de ne pas sous-estimer les compétences requises pour manier les solutions les plus complexes.

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Toutes les monnaies sont soumises au risque de change. La volatilité, renforcée en cette période de crise sanitaire, peut s'exprimer par : 

  • un risque de chute brutale, à l'instar du peso argentin qui le 31 août 2018 perdait 20% de sa valeur en deux jours
  • ou par une instabilité (à la baisse ou à la hausse) sur plusieurs mois, telle la livre turque, qui, entre fin octobre 2020 et janvier 2020, avait perdu près de 35% de sa valeur face au dollar,
  • ou bien encore par une hausse brutale, tel le bond du franc suisse en 2015 avec la fin du taux plancher franc suisse/euro).

Face à cela, une entreprise exportatrice ou importatrice peut avoir comme réflexe de vouloir facturer en sa propre devise. Ce qui réduit à néant son risque de change, mais comporte un désavantage commercial fort, puisque le risque repose sur le client étranger. La solution inverse, facturer en devises étrangères, se comprend aisément (notamment pour ses avantages commerciaux). Cette solution comporte un risque que l'on nomme risque de change transactionnel et concerne donc les entreprises qui commercent en dehors de la zone euro. En cas de vente ou d'achat avec une autre devise que sa devise nationale, le risque pour les entreprises se situe dans le fait que le taux de change varie potentiellement entre le moment de l'achat ou de la vente et le moment de l'émission ou de la réception de la facture.

Selon le type d’implantation à l’international de l’entreprise, d’autres expositions au risque de change sont possibles et notamment celui lié au versement de salaires à des employés résidant à l’étranger, aux remontées de dividendes de filiales fonctionnant dans une devise différente, voire encore lors d’investissement à l’étranger.

Définir l’exposition au risque et les moyens à allouer

Couvrir le risque de change pour une entreprise, requiert donc d’abord d’identifier la nature desdits risques et son exposition respective en répondant notamment aux questions suivantes :

  • Le risque de change est-il lié à un cas de figure ou plusieurs ?
  • Quel est le volume et la régularité des transactions par devise à l’export ? Et à l’import ?
  • Y a-t-il une saisonnalité du cycle d’activité internationale ? Quel est le calendrier prévisible des flux d’encaissement et/ou de décaissement ?
  • Y a-t-il des achats ou ventes de matières premières ?

Cette cartographie et ces indicateurs définis ne suffiront néanmoins pas à déterminer la ou les bonnes solutions de couverture. Devront aussi être précisément identifiés les moyens en interne, à savoir les compétences et le budget dont l’entreprise dispose et qu’elle peut allouer à cette couverture.

Les premiers niveaux de couverture

Outre des clauses d’indexation à insérer aux contrats exposant l’entreprise au risque de change, une piste à envisager est celle de la couverture naturelle obtenue par l’équilibre des achats et des ventes réalisés dans la même devise (on parle aussi de compensation ou netting). L’entreprise va alors prendre en compte l’ensemble des entrées et sorties qu’elle a pour une devise donnée, pour que ces entrées et sorties se compensent au mieux les unes par rapport aux autres, et permettent ainsi de réduire le risque de change. Une démarche intéressante mais qui, selon le volume et la diversité des transactions va demander beaucoup de temps et de compétences en interne.
Les autres solutions possibles relèvent de contrats passés avec une banque. En premier lieu, le change comptant ou change « spot » qui consiste à échanger deux devises, à un cours négocié, deux jours ouvrés après la date de négociation (la date définie est ainsi nommée spot). En second lieu, il existe le change à terme dont l’objectif est de bloquer le taux de change : ce sont des contrats qui figent à une date déterminée le cours de change auquel l'entreprise achète ou vend ses devises. Autre solution, l’enveloppe ou budget fixe : ici, contrairement au change à terme il n’y a pas de date d'échéance définie : l’entreprise dispose d’une enveloppe de devises pendant une période d'utilisation, de douze mois maximum, garantissant un cours de change identique tout au long de la période de couverture.

Les swaps et les options

Il s’agit là de couvertures de change plus complexes qui demandent du temps, des compétences et des outils de reporting spécifiques. Cette catégorie recouvre le swap de change qui couvre une double opération de change : un change comptant exécuté dès la mise en place du contrat à la date spot, et un change à terme, pour une date négociée. Cette opération permet donc des flux au début et à la fin de l’opération. Autre piste, qui ne relève pas d’une couverture de change pure, les cross currency swaps qui permettent de transformer une dette libellée dans une devise en une autre devise tout en se protégeant contre les évolutions de change. Enfin, l'option de change offre la possibilité, moyennant le paiement d'une prime, de se protéger contre une évolution défavorable de la devise et de bénéficier d’un retournement favorable de marché.

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