Fleury Michon, une démarche RSE valorisée avec le crédit à impact

« La démarche RSE ⁽²⁾ du groupe est constituée de projets qui reposent sur cinq axes de travail : consommateurs, filières, environnement, territoire, collaborateurs. Ces axes guident la conduite de la stratégie opérationnelle ». D’où, entre autres réalisations, la création du Label Rouge, de la filière agriculteurs engagés, ou encore en 2018 un modèle inédit d’élevage porcin bio en plein air. « Fleury Michon inscrivait déjà son activité dans la RSE avant même que ce concept existe. Mais jusqu’à récemment l’entreprise ne donnait pas toute la place méritée par ces actions dans les engagements financiers du Groupe ».

C’est en septembre 2021, dans le cadre du refinancement annuel de ses crédits bancaires que Fleury Michon s’est lancé dans la valorisation de ces actions RSE. D’abord en indexant deux de ses plus gros crédits sur des indicateurs RSE, une étape logique d’autant que « le rapport annuel de Fleury Michon est pour un quart dédié à la seule performance extra-financière » indique le directeur financier. L’autre étape est donc le crédit à impact signé avec La Banque Postale, en décembre 2021: « Trois points ont retenu notre attention : sa maturité qui offre du temps long, son taux bonifié et le fait que cet outil accompagne notre stratégie de développement ». 

« Le crédit à impact est un financement responsabilisant⁽³⁾en ce sens qu’il ne vise pas un investissement spécifique mais est conditionné à l’atteinte d’objectifs RSE qui doivent dépasser ce qui est déjà réalisé » souligne Philippe Teisseire. D’un montant de 3,5 millions d’euros sur 7 ans, le crédit à impact qui lie Fleury Michon à La Banque Postale « répond parfaitement à notre ambition, se félicite le directeur financier, car il est révisable à la demande d’une des deux parties, notamment pour fixer des objectifs plus ambitieux ». Pour l’heure ces objectifs sont :

• la réduction du taux des accidents du travail : « nous visons -20 % en 5 ans » ;
• l’amélioration de la recyclabilité des emballages « qui doit doubler en 5 ans » ;
• et une amélioration de l’indice de performance énergétique via une baisse du ratio kWh achetés/kilogrammes produits.

« Ces indicateurs n’ont pas été imposés par La Banque Postale mais établis avec elle. Ce sont donc des indicateurs métiers qui nous ressemblent ».

Philippe Teisseire se dit convaincu qu’au fil du temps « les investisseurs vont regarder autant la performance extra-financière que la financière et qu’à terme l’accès au crédit sera complexe pour les entreprises non engagées dans la RSE ».

Pour lui, « les entreprises doivent mettre la RSE au cœur de leur stratégie opérationnelle. Il n’est plus temps de différer. Et cela peut commencer par une étape simple, comme réaliser son bilan carbone. Mais cela peut aussi s’initier en sollicitant les salariés. Car la RSE est plus que de la réglementation. La réalité de la RSE est dans les pratiques de nos salariés, de nos partenaires, de nos clients et de nos futures recrues ».