Interview

À Trévoux (Ain), un prêt vert pour aménager une voie cyclable

L’usage du vélo progresse rapidement dans notre pays. Les trajets réalisés à vélo ont ainsi augmenté de 28% entre 2019 et 2021 selon le réseau Vélo et Territoires. Prenant acte de cette rapide évolution, La Banque Postale mobilise son offre de prêts verts pour soutenir les investissements relatifs à la mobilité douce. La Communauté de communes Dombes Saône Vallée (Trévoux dans l’Ain) fait partie des collectivités particulièrement proactives pour accompagner et promouvoir ce mouvement de fond. Entretien avec Marc Péchoux, président de la Communauté de communes et maire de Trévoux.

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La Banque Postale est l’un de nos partenaires historiques. Elle nous a déjà accompagnés dans de nombreux projets dans le champ de l’économie, de l'assainissement, de la gestion de l'eau, dans la construction de notre médiathèque.

Marc Péchoux — Président de la Communauté de communes et maire de Trévoux.

La Communauté de communes Dombes Saône Vallée entend promouvoir les mobilités douces sur son territoire. Quels sont vos axes de travail ?

Marc Péchoux : Comme autorité organisatrice de la mobilité, la Communauté de communes s’est fixé, avec le Plan climat-air-énergie territorial (PCAET), un axe de progrès fort : celui d’avancer vers un fonctionnement de territoire durable, en particulier grâce aux mobilités douces. Nous travaillons à un plan de mobilité simplifié dont le but est de réinterroger toutes les habitudes de déplacement des habitants. Nous allons repenser notre plan de transport urbain (Saônibus), qui date d’une dizaine d’années et n’est plus tout à fait adapté aux besoins, notamment de connexion aux transports en commun sur l’autre rive de la Saône, mais aussi des nouveaux bassins de population sur le territoire.

La voie cyclable créée sur le territoire de la Communauté de communes fait partie d’un continuum cyclable de grande ampleur…

Marc Péchoux : Cette voie cyclable de 18 km, traversant le territoire de Fareins à Massieux, s’intègre à l’itinéraire cyclo-touristique « Voie Bleue Moselle Saône à vélo » qui relie le Luxembourg à la Moselle et à la Saône, pour se connecter à la Via-Rhôna à Lyon. L’intégration de notre « petit » projet à cet itinéraire d’ampleur internationale, soit 700 kilomètres d’aménagements cyclables) nous a permis de bénéficier de subventions importantes, à hauteur de 80 % du coût du projet.

Piste cyclable à Trévoux

Pour la portion de Trévoux, les bords de Saône ont été totalement réaménagés pour les cyclistes. Quels ont été les travaux effectués ?

Marc Péchoux : Oui, dans cette continuité d’itinéraire de la V50, le chemin de halage de Trévoux constituait un point noir, puisqu’il était occupé par une route départementale. D’où le projet de construction d’un ouvrage surélevé de 540 mètres de longueur, en surplomb au‑dessus de la Saône, où se côtoient 4 mètres de voie cyclable et 2,5 mètres de voie piétonne. Cet aménagement permet de traverser aisément la commune d’Est en Ouest en mode doux, en toute sécurité. Les travaux de l’ouvrage ont pris fin en mars 2022.

Une attention particulière a été portée à la sélection des matériaux utilisés. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Marc Péchoux : Nous avons effectivement tenu à ce que l’ouvrage soit le plus exemplaire possible. C’est-à-dire avec un impact environnemental le plus modéré possible. D’où l’utilisation de bétons squamés composés de sables extraits de la Saône, mais aussi de chêne brut au naturel pour les assises et tablettes…

Comment le cheminement créé pour les modes doux sur les rives de la Saône s’articule-t-il, en intermodalité, avec les autres modes de transport en commun alentours ?

Marc Péchoux : Créer un axe cyclable « hors-sol » en bord de Saône ne faisait pas sens. Il était très important de prévoir sa connexion à la future voie de bus à haut niveau de services à laquelle nous travaillons avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, et qui reliera Trévoux à Lyon en 55 minutes à horizon 2025–2026. La continuité cyclable sera assurée ici aussi avec l’aménagement d’une voie cyclable en parallèle de la ligne de bus.

La véloroute et la voie bus à haut niveau de services seront deux axes « modes doux » structurants sur notre territoire, auxquels seront reliés toutes les communes de Dombes Saône Vallée, dans le cadre de notre schéma des modes actifs.

Qu’attendez-vous de ces réalisations ? En quoi s’agit-il d’un projet d’utilité publique ?

Marc Péchoux : L’ensemble – voie cyclable et estacade – a vocation à accueillir la clientèle touristique régionale et internationale, nombreuse à fréquenter notre territoire pour des séjours courts à proximité de Lyon. Il s’agit également d’un nouvel itinéraire pour les déplacements du quotidien, qui se veut exemplaire. Et qui concernera tous les modes doux : marche, vélo mais aussi trottinette, patins à roulette, avec une attention toute particulière en direction des personnes à mobilité réduite. 

Notre but est clair : il s’agit d’inciter à abandonner la voiture pour tous les déplacements courts du quotidien, et notamment les déplacements domicile-travail.

Quel est le coût de ce programme ? Comment est-il financé ?

Marc Péchoux : L’itinéraire « modes doux » complet coûte 6 M€ HT. Le projet a été subventionné à 80 %. D’une part par l’État, au titre de la dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) et d’un appel à projets sur les mobilités douces, qui nous a valu 1,3 M€ de participation. D’autre part, par le Plan Rhône interrégional État-Région, qui promeut l’aménagement des berges du Rhône et de ses affluents. Enfin par la Région, le Département et l’Ademe. La communauté de communes ne disposant pas de la trésorerie nécessaire pour assumer le complément, nous avons souscrit un prêt vert de La Banque Postale à hauteur de 1,5 M€ pour compléter le financement.

Remise du trophée entre Maximilien Veillas, Directeur Territorial Centre-Est SPL de La Banque Postale et Marc Péchoux, Président de la Communauté de communes Dombes Saône Vallée, maire de Trévoux (avec son équipe).

Comment le recours au prêt vert s’inscrit-il dans votre démarche globale ?

Marc Péchoux : Le prêt vert correspond vraiment à la philosophie générale de notre programme d’investissement. Nous sommes tous collectivement entrés dans une dynamique de transition écologique, nous ne pouvons plus échapper à nos responsabilités dans ce domaine. C’est important que les banques se mobilisent en faveur d’une finance verte.

Pourquoi le choix de La Banque Postale pour vous accompagner ?

Marc Péchoux : La Banque Postale est l’un de nos partenaires historiques. Elle nous a déjà accompagnés dans de nombreux projets dans le champ de l’économie, de l’assainissement, de la gestion de l’eau, dans la construction de notre médiathèque… La réactivité de La Banque Postale, le taux d’intérêt proposé – très intéressant – et le déblocage rapide des fonds sont comme une reconnaissance de la qualité environnementale de notre projet.

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