La gestion de l’eau et de l’assainissement relève, en France, très majoritairement des communes. 71 % des services d’eau potable et 85 % des services d’assainissement collectif restent ainsi gérés par le niveau communal(2). Cela suivant plusieurs formules : régie directe, gestion déléguée ou régie intéressée. Cette gestion est actuellement assurée par près de 35000 services différents. Ce morcellement est, selon le Gouvernement(3), père de plusieurs maux : hétérogénéité de la qualité et du tarif de l’eau, enchevêtrement des organisations territoriales et complexité administrative. Une position que récusent certains élus, notamment au sein de l’Association des maires ruraux de France, qui évoque une « impasse, qui nie la diversité des situations géographiques, l’histoire des coopérations intercommunales et aggrave la remise en cause de la liberté d’action des communes. »
Souhaitant réduire ce compartimentage, la loi NOTRe du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République a prévu l’attribution, à caractère obligatoire, des compétences « eau » et « assainissement » aux communautés de communes et communautés d’agglomération à compter du 1er janvier 2020. L’objectif ? Mutualiser les moyens, réaliser des économies d’échelle et répondre de manière plus homogène aux exigences réglementaires sur la qualité de l’eau distribuée.
Ce transfert de compétences reste toutefois optionnel jusqu’au 1er janvier 2026 si une minorité de blocage (25 % des communes représentant au moins 20 % de la population) se dégage pour s’y opposer transitoirement. Une souplesse appréciable pour les communes de montagne et communes rurales isolées, où les services d’eau sont souvent gérés directement, à titre bénévole, par les élus locaux.