D’ici 2024 la demande de soins va fortement s’accroître, mais les capacités d’accueil resteront limitées, faute de personnel. La Cour des Comptes estime à 3 millions pour la période 2013-2019 et à 13 millions pour la période 2020-2040 le nombre de nuits d’hospitalisation supplémentaires induites par ce vieillissement démographique. Cette projection correspond à 45 000 lits supplémentaires en médecine et en chirurgie, à modes de prise en charge inchangés.
Les effets du vieillissement de la population entre 2013 et 2019 ont été absorbés par les hôpitaux grâce aux réductions des durées de séjour. Mais il ne pourra pas en être de même à l’avenir : une progression du taux de chirurgie ambulatoire de 62,3 % en 2021 à 80 % à 2040 ne permettrait en effet de compenser qu’un tiers des besoins nouveaux en lits liés à la hausse du nombre de personnes âgées de 75 ans et plus malades et/ou dépendantes. Aussi la Cour des Comptes appelle-t’elle à repenser les parcours de soins coordonnés pour réduire le nombre de passages dans les services d’urgence et d’hospitalisation.
Les parcours des patients âgés présentent en effet des atypies : après un passage aux urgences, près de 50 % d’entre eux sont hospitalisés, contre 14 % pour les patients de moins de 75 ans. Dans les cas suivis d’un retour à domicile ou d’une sortie en établissement psychiatrique, leur durée moyenne de séjour (6,5 jours) est également supérieure à celle du reste de la population (3,5 jours).
Par ailleurs, un senior sur quatre habite dans un territoire mal desservi par les prestataires de soins (Ehpad, résidences autonomie, infirmières libérales, services d’aide à domicile etc.). Aussi, les dépenses d’hospitalisation de ces populations sont-elles plus élevées que dans les territoires mieux dotés. Pour la Cour des Comptes, la réduction des écarts de parcours entre patients âgés et plus jeunes passe par un renforcement de l’offre médico-sociale et de soins primaires dans ces territoires sous-dotés, pour améliorer la prise en charge des personnes âgées en amont et en aval de l’hôpital, afin de réduire la pression sur le système hospitalier.