Etna France, conçoit, fabrique et installe des solutions dédiées au déplacement des personnes et des charges sur un plan vertical, essentiellement des ascenseurs de maison pour les particuliers. Pour cette double activité, industrielle et de service, qui « présuppose de la R&D et de lourds investissements en matériels », la crise sanitaire a représenté une opportunité : « Il y a eu une tendance globale, l’engouement pour les travaux domestiques. Pour notre clientèle cible, les plus de 60 ans, cette crise a conforté sa volonté de vieillir chez soi et donc la nécessité de réaliser des travaux orientés » relate Vincent Bronze. Dès la fin du premier confinement, l’entreprise enregistrait une hausse de 20 % des demandes de devis, le rythme étant désormais à + 30%. Le bon taux de conversion de ces demandes – en 2021, les ventes ont augmenté de 15% comparé à 2019- s’explique par les caractéristiques de la génération baby-boom, qui vit majoritairement en maison et dispose de bons revenus.
Le PPR était l'outil idoine pour notre projet. La R& D requiert beaucoup de temps. Le PPR qui se découpe en quatre années d’amortissement puis quatre de remboursement en offre
Vincent Bronze — PDG d’Etna France.
S’agrandir, se moderniser et recruter : un projet de trois millions d’euros
« Pour intégrer cette hausse de la demande et son aspect durable, car les besoins des baby-boomers ne font qu’émerger, nous devions agrandir et moderniser notre outil industriel, notamment notre usine en Normandie, entamer notre transition énergétique et nous développer, en misant sur la digitalisation du service après-vente et le recrutement de plusieurs dizaines d’ingénieurs ». Le recours au Prêt Garanti par l’Etat a sécurisé d’un point de vue trésorerie l’entreprise et lui a permis de travailler sereinement ce projet qui s’étale sur cinq à six ans pour un montant de trois millions d’euros.
Ardent lecteur de la presse économique, Vincent Bronze a suivi d’un œil attentif les différents dispositifs gouvernementaux. Très vite il lui est apparu que « le PPR était l’outil idoine pour notre projet. La R& D requiert beaucoup de temps. Le PPR qui se découpe en quatre années d’amortissement puis quatre de remboursement en offre ». Une première certitude d’autant que « ce n’est pas de la dette. Pour financer des projets de développement, il est plus logique de s’appuyer sur des quasi-fonds propres ».
La construction du financement et l’évidence La Banque Postale
Seconde certitude : s’appuyer sur La Banque Postale. A cela trois raisons majeures : « le fait que la Caisse des Dépôts est dans un ensemble financier avec La Banque Postale. Cela désigne particulièrement cette dernière pour porter le PPR, l’un des outils de la relance », souligne le PDG d’Etna France qui se dit aussi « plus à l’aise d’avoir conclu avec La Banque Postale : les fonds viennent d’une banque citoyenne et vont vers une entreprise citoyenne ». Troisième raison, l’organisation même de La Banque Postale qui, d’une part, se déploie « dans un dispositif de proximité, articulé avec des centres d’affaires qui offrent la fluidité nécessaire aux PME » et qui, d’autre part, « est dans une démarche d’échanges, de suivis réguliers avec la clientèle » souligne Vincent Bronze.
Outre ce PPR d’un million d’euros, Etna France, qui a candidaté dans le cadre du plan France Relance, a obtenu une subvention de 500 000 euros dont une partie a déjà été versée. Le reste du projet se fera sur des fonds propres. « A date, nous disposons de la moitié du financement. Ici le financement va aussi vite que nos besoins : pour le PPR, moins de quinze jours se sont écoulés entre le moment où nous avons manifesté notre volonté et le moment où l’accord a été conclu. Puis une semaine pour que les fonds soient versés ».
Une entreprise tournée vers l’avenir
Le projet de développement d’Etna France, 135 salariés pour un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros, est lancé : les recrutements ont commencé dès juin 2021, les commandes nécessaires à l’agrandissement du site sont passées et les travaux démarreront début octobre.
Une interrogation demeure pour Vincent Bronze : « la lecture que les assureurs et investisseurs feront de ce dispositif d’un point de vue comptable et son impact sur le scoring ».
Le PDG ne peut qu’inciter les autres entreprises éligibles à recourir à ce PPR : « certes le taux est assez élevé et le contrat type peut apparaitre comme un frein à la nécessaire agilité des entreprises. La Banque Postale a su répondre à nos interrogations. Surtout un tel dispositif est un vrai accélérateur, facile et simple ». « La reprise est bien au-delà de toutes les prévisions. Pour se mettre en posture dynamique et en profiter à plein, tous les outils sont là. Le PPR en fait partie » se réjouit Vincent Bronze qui sait que son entreprise est désormais à même de répondre aux demandes de sa clientèle qui a beaucoup épargné durant la crise.