La pression à la réhabilitation exercée sur les opérateurs du logement social est forte. En cause, l’entrée en vigueur de plusieurs réformes les incitant à des investissements verts plus massifs et mieux ciblés.
La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 prévoit ainsi l’interdiction de la mise en location des logements classés G à partir de 2025, des logements classés F en 2028 et des logements classés E en 2034. Or le parc social comporterait 360 000 « passoires thermiques »... Pour se mettre en conformité, les organismes HLM auraient un peu plus de 100 Mds € de travaux à réaliser dans les 15 prochaines années. Or l’Union Sociale pour l’Habitat (USH) estime à 5 Mds € le montant moyen des travaux engagés chaque année par les bailleurs sociaux. Pour atteindre leurs objectifs réglementaires, les opérateurs HLM devront passer à 7,5 Mds € par an. Cela sans compter l'argent nécessaire à la rénovation des habitats vieillissants, mais pas nécessairement mal notés au titre du DPE.
Or la rénovation thermique coûte cher : 85 000 à 90 000 euros sont nécessaires, selon la Fédération des offices publics de l’habitat (FOPH) pour faire passer un logement d'une étiquette E à A.
L’entrée en vigueur, fin 2022, de la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs (RE2020) devrait marquer un autre coup d’accélérateur aux efforts de réhabilitation dans le secteur de l’habitat social. Car si les nouvelles exigences ne concernent pas le secteur de la rénovation, les nouveaux standards réglementaires de la construction neuve devraient rapidement l’emporter.
Les bailleurs sociaux restent par ailleurs tenus de s’inscrire dans la stratégie nationale « Bas carbone » établie en 2015 et révisée en 2019. Selon cette dernière, les émissions directes de gaz à effet de serre dans le secteur du bâtiment devront être réduites de 50 % d’ici 2030 et de 87 % à l’horizon 2050.