Avec quelque 56 millions de titulaires et 2 millions d’ouvertures pour la seule année 2022, le Livret A est le bas de laine préféré des Français, juste derrière l’assurance-vie. Un produit d’épargne réglementé emblématique, souvent associé à des événements de vie particuliers : naissance, entrée dans l’âge adulte, mariage, héritage…
On le sait moins, mais 60 % de l’encours global du Livret A sont collectés par la Caisse des Dépôts et Consignations, qui est tenue de les réinvestir dans des projets d’intérêt général. Dont la construction et la rénovation de logements sociaux, sous forme de prêts à long terme aux bailleurs sociaux. Or ces emprunts sont consentis à des taux variables, indexés sur celui du Livret A.
Avec 150 milliards d’euros d’encours de dette soumis à ces variations, les organismes HLM sont donc très exposés à la hausse du taux de rémunération du Livret A. L’Union Sociale pour l’Habitat, organisation représentative du secteur HLM, estime ainsi à 3,75 milliards d’euros (en année pleine) le montant des charges supplémentaires pesant sur les résultats d’exploitation et les capacités à investir des organismes de logement social, du fait du passage du taux du Livret A de 0,5 % à 3 %. Cela, dans un contexte déjà peu favorable, où pèsent la hausse de l’inflation ainsi que celle du coût des matériaux et de l’énergie.