Quasi stable (- 0,1 %) entre 2014 et 2017, le prix de revient d’un logement social a significativement augmenté depuis lors : + 2 % entre 2017 et 2020. Et depuis 2019, cette hausse est davantage imputable à la hausse du coût de la construction qu’à celle des prix du foncier. À telle enseigne qu’en 2020, le coût du bâti a contribué à hauteur de 3,4 points à la hausse de 3,9 % des prix de revient en matière de logement social.
La hausse des coûts de la construction devrait se poursuivre dans les années à venir. C’est en tout cas ce qu’anticipent les bailleurs privés et sociaux(2), qui tablent sur une hausse du prix d’acquisition, jusqu’à 23 600 euros pour les petits ensembles et 12 300 euros dans les grands ensembles à horizon 2024.
L’entrée en application de la nouvelle réglementation environnementale applicable aux secteurs du logement et du bâtiment (la RE2020) pourrait bien également impacter à la hausse les coûts de construction. Il en est de même la loi Climat et Résilience d’août 2021, qui vise la zéro artificialisation nette des sols.
Dans le champ du logement social, les prix de revient au m² sont très disparates d’un département à l’autre. Ils varient ainsi de 1 440 € dans l’Orne à 3 940 € à Paris, soit presque le double de la moyenne nationale. Les coûts de construction sont eux aussi hétérogènes, avec un coefficient de variation s’établissant à 15 %. Les grandes métropoles et les zones difficiles d’accès (montagneuses en particulier) sont celles où les travaux de construction sont les plus coûteux, du fait de l’engorgement des voies d’accès et des difficultés de stockage de matériaux sur place.