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Baisse du bénévolat : état des lieux, causes et pistes pour remobiliser

C’est un fait : le bénévolat associatif est en recul. Une récente étude le constate et livre des explications sur cette désaffection. Elle recense aussi les motivations qui soutiennent un engagement. Des informations à utiliser par les associations désireuses d’attirer à elles de nouveaux bénévoles et certaines compétences : elles peuvent pour cela s’appuyer sur les entreprises.

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Trois caractéristiques fréquentes du bénévole associatif

Le profil le plus répandu peut être dessiné comme suit : un homme, de plus de 65 ans, diplômé supérieur. En effet, la part des hommes dans le bénévolat associatif est en hausse, (55% en 2022, contre 50 % en 2019). Les femmes ne sont pas absentes de l’engagement mais celui-ci se tourne avant tout vers l’entourage familial et proche.

Les plus de 65 ans restent ceux qui s’engagent le plus : à 29 %, un pourcentage en recul depuis 2010, mais au global, la pandémie a éloigné des associations les bénévoles de tous âges.

Quant au niveau de diplôme, en proportion des Français bénévoles dans une association, 15 %, en 2022 sont titulaires d’un BEP, CAP ou équivalent, contre 27% de titulaires de diplômes supérieurs. Or, les premiers, lorsqu’ils franchissent le pas d’une association, sont plus enclins à lui consacrer du temps (le bénévolat par principe relève du temps personnel).

Comprendre les déceptions, les attentes et les motivations

Les bénévoles indiquent parmi leurs principales déceptions les manques de moyens financiers, matériels et humains (un tiers environ des réponses), suivi de l’effet limité des actions (19 %). Quant aux attentes, les sondés aimeraient, entre autres, voir plus d’entraide entre les bénévoles (33 %) et une prise en charge des frais occasionnés par l’activité (24 %).

À relever : une attente aussi quant à une amélioration de la reconnaissance de leur engagement

Recrutement de bénévoles et de compétences : s’appuyer sur les entreprises 

Dans un contexte très spécifique et avec une complexité croissante dans la réalisation de leurs missions d’intérêt général, les associations ont certes besoin de ressources pour assurer sur le terrain leurs activités, mais elles doivent aussi attirer à elles certaines compétences et du professionnalisme. Un axe intéressant pour y parvenir : s’appuyer sur les entreprises qui peuvent agir afin d’inciter à l’engagement bénévole des salariés.

Pour l’entreprise, encourager le bénévolat, c’est s’engager pour la citoyenneté et l’intérêt général -et donc agir dans une démarche de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE), mais aussi renforcer la cohésion des équipes ainsi que leur fidélisation (sur les formes de cet engagement et la manière de communiquer lire ici).

C’est pour toutes ces raisons que Le Groupe La Poste a créée il y dix ans, à l’initiative de Philippe Wahl et Philippe Bajou, alors respectivement Président et membre du Directoire de La Banque Postale, L’Envol. « Ils ont mené une réflexion autour de deux objectifs :  agir en faveur de l’éducation et de l’égalité des chances et permettre aux collaborateurs de pourvoir s’engager, relate Stéphanie Martin, Responsable du pôle RSE collaborateurs au sein de la direction de l’Engagement citoyen. Notre programme inscrit l’action des collaborateurs volontaires dans le parrainage d’un jeune au sein d’un dispositif d’accompagnement très complet, sur 4 ans minimum, et qui favorise le parcours scolaire de jeunes élèves talentueux issus de milieux modestes ». Stéphanie Martin, qui est aussi Déléguée générale de l’Envol, parle de «la fierté » des plus de 1000 collaborateurs investis.

 

Accompagner l’engagement en tenant compte de son aspect protéiforme

Portrait de Stéphane Jan

il convient de bien tenir compte du fait que les raisons d’un engagement en faveur d’une cause sont personnelles ; la possibilité de s’investir aussi.  »

Stéphanie Martin — Responsable du pôle RSE collaborateurs au sein de la direction de l’Engagement citoyen

Mais toutes les entreprises ne peuvent pas créer leur fondation ou association. Afin de capter les envies et les compétences des salariés, une association peut mettre en place avec l’entreprise, un dispositif de mécénat de compétences, qui intervient sur le temps de travail du collaborateur (Lire le Guide pratique dédié). « Il convient de bien tenir compte du fait que les raisons d’un engagement en faveur d’une cause sont personnelles ; la possibilité de s’investir aussi.  La plateforme que nous avons lancée il y a 4 mois, Tous engagés, a vocation à accompagner l’engagement de nos collaborateurs, quelle que soit la forme que celui-ci peut prendre : pour certains, cela se fera par des dons de quelques euros réguliers via L’Arrondi sur salaire par exemple ; d’autres pourront faire un don de jours de congés pour les collaborateurs aidants ; certaines personnes enfin s’engageront par un investissement en temps, ponctuel ou régulier », décrit Stéphanie Martin. 

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