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Plan de relance : l'État investit dans la santé et le médico-social

Le plan France Relance de 100 Mds€ annoncé début septembre 2020 inclut une enveloppe de 6 Mds€ pour le secteur de la santé et du médico-social. Un programme d’investissements qui se veut massif dans les 5 ans à venir.

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L'investissement est un paramètre clé pour maintenir le fonctionnement optimal des établissements de soins et médico-sociaux. Mais c'est aussi une condition sine qua non pour un système résilient et évolutif, à la hauteur des enjeux liés à la crise sanitaire du coronavirus, au vieillissement de la population, à la désertification médicale et à la progression des maladies chroniques. 

Or de nombreuses contraintes pèsent sur la capacité à investir des hôpitaux et des EHPAD – pour ne citer qu'eux. Au cours de la dernière décennie, l'investissement hospitalier a été divisé par deux tandis que l'endettement des établissements augmentait de 40%(1). Du côté du médico-social, un quart des EHPAD est en état de vétusté avéré, principalement dans le secteur public. Cela alors même que la période de confinement a pointé le besoin crucial de voir s'imposer un nouveau modèle d'établissement, plus convivial, protecteur et respectueux des libertés individuelles.

Redonner au secteur des marges de manœuvre financières

Redonner des marges de manœuvre financières pour moderniser et transformer les secteurs sanitaire et médico-social, c’est l’ambition affichée par le plan gouvernemental France Relance. Au total, 6 Mds€ viendront dynamiser l’investissement, via le fonds pour la modernisation des établissements de santé publics et privés (FMESPP).

Trois gros chantiers sont annoncés :

  1. « Transformation, rénovation, équipement et rattrapage numérique dans les établissements médico-sociaux », avec une enveloppe de 2,1 Mds€ sur 5 ans ;
  2.  « Investissement en santé dans les territoires » avec une dotation de 2,5 Mds€ sur 5 ans ;
  3. « Rattrapage du retard dans l’interopérabilité et la modernisation des outils numériques de santé », un programme qui bénéficiera de 1,4 Mds€ sur 5 ans.

Transformation, rénovation, équipement et rattrapage numérique dans les établissements médico-sociaux

Pour faire face à l’évolution démographique en cours, 65 000 places particulièrement vétustes en EHPAD seront rénovées à horizon 2025, pour un budget de 1,2 Mds€. 

Ce programme de rénovation immobilière s’appuiera sur un nouveau modèle, structuré en petites unités de vie plus chaleureuses, adaptées aux troubles cognitifs et au réchauffement climatique.

Parallèlement, 30 000 places supplémentaires seront créées d’ici à 2030, avec de premières programmations dès 2021.

Un programme d’investissement en petits équipements à forte valeur ajoutée pour les résidents et les personnels est lancé dans les EHPAD. Le budget de 300 M€ correspondant intègre ainsi l’installation de rails de transfert, de fauteuils électriques, de capteurs de détection de chutes…

Enfin, un effort de 600 M€ sur 5 ans est prévu en faveur de la mise à niveau numérique des établissements du grand âge et du handicap. Il s’agit de développer des outils facilitant le quotidien des professionnels, ainsi que leur coopération.

Investissement en santé dans les territoires

La relance de la dynamique d’investissement dans les établissements de soin sera territorialisée. L’accent est porté en particulier aux projets hospitaliers prioritaires et les projets d’articulation des soins entre ville et hôpital.

Ce programme d’investissement vise la modernisation et la restructuration de l’offre de soins. Il est assorti d’une enveloppe de 2,5 Mds€ sur 5 ans.

Rattrapage du retard dans l’interopérabilité et la modernisation des outils numériques de santé

Le système de santé français accuse un retard critique en ce qui concerne les outils numériques en santé. Le secteur médico-social davantage encore. Les référentiels techniques socles (interopérabilité, réversibilité, sécurité, identifiant national de santé…) n’y sont ainsi pas consolidés.

600 M€ sur 5 ans seront débloqués dans le cadre du plan France Relance pour intégrer ces prérequis techniques au sein des systèmes d’information de santé. Il s’agira aussi de structurer la circulation des données de soin, que ce soit entre professionnels de la prise en charge ou avec le patient.

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(1) Source : « Ma santé 2022 : investir pour l’hôpital » - Ministère des solidarités et de la santé – 20 novembre 2019