Retards au diagnostic, traitements décalés, patients tardant à venir à l’hôpital… La crise sanitaire du COVID-19 a, par rebond, affecté toute la filière de prise en charge du cancer. Le nombre de nouveaux diagnostics a ainsi diminué de 6,8% dans les centres de lutte contre le cancer au cours de l’année 2020. Pour l’ensemble des patients concernés par le cancer, la chute des diagnostics aurait atteint 23,3% sur la période(1).
Très logiquement, il s’est ensuivi un fort déclin des activités chirurgicales en oncologie : -10% par rapport à l’attendu pour le cancer du poumon, soit 1000 interventions ajournées. De quoi s’attendre à une surmortalité par cancer dans les prochaines années. Suivant les conclusions d’une récente méta-analyse(2) passant en revue toutes les études publiées entre 2000 et 2020 sur l’impact des retards de diagnostic sur la mortalité, le nombre de décès augmenterait de 6% dans les années à venir pour chaque mois de retard de diagnostic pour les cancers du sein, du côlon, de la vessie, de la prostate, du poumon et de la sphère ORL.
La pandémie a eu un autre effet pervers : entre janvier et mai 2020, le nombre de nouveaux essais cliniques en oncologie a chuté de 60%. Le développement de nouveaux médicaments pourrait s’en trouver durablement perturbé.
Mais la crise a aussi produit des effets bénéfiques. Elle a ainsi favorisé la mise en place de prises en charge coordonnée des patients à l’échelle d’un territoire donné.