Luc Alain Vervisch : Ce qui nous intéressait était de jeter un regard rétrospectif sur la situation de l’endettement des établissements, cela avant la crise sanitaire. L’État venait en effet - dans le cadre du Ségur de la Santé - de s’engager à refinancer une partie des hôpitaux les plus en difficulté financièrement. Nous voulions dès lors comprendre les facteurs de dégradation relative des ratios de dette et de dépendance financière. Nous souhaitions par ailleurs nous interroger sur les logiques d’analyse des situations de surendettement, en évaluant la pertinence des indicateurs utilisés par les Agences Régionales de Santé (ARS) dans leur mission de contrôle des hôpitaux les plus vulnérables.
Cette étude nous a permis de développer une méthode de traitement de la diversité des structures. Nous avons adopté un découpage du secteur hospitalier public en 6 grandes catégories d’établissements, suivant leurs caractéristiques institutionnelles et leurs niveaux de ressources. Segmentation que nous avons conservée par la suite.
Nous avons opté pour une analyse pluriannuelle, du fait de la relative volatilité de certains indicateurs clés, comme le délai de désendettement*$, indicateur de la facilité dans le temps à rembourser la dette, qui lui-même dépend de l’autofinancement, très évolutif d’une année à l’autre.
Enfin, cette étude a souligné l’importance de la CAF (ou capacité d’autofinancement) nette pour apprécier la capacité des hôpitaux à investir.