La biodiversité dans le secteur HLM au programme du Congrès H’Expo 2022

Comme constructeurs, aménageurs, gestionnaires exploitants d’un parc de près de 5,4 millions de logements et plus largement comme artisans de la fabrique de la ville sur le temps long, les bailleurs sociaux ont, selon l’USH, un rôle moteur à jouer : limiter l’impact de l’habitat sur l’environnement, encourager l’avènement de formes d’habitat résilient, décarboné et circulaire et, par extension, restaurer une plus grande équité dans l’accès des ménages à la nature.

Avec le Manifeste, l’USH engage une dynamique et initie un plan d’actions devant permettre à tous les opérateurs de la filière d’expérimenter, d’expertiser et d’essaimer des solutions à la hauteur des enjeux. Le Manifeste va ainsi s’accompagner, jusqu’à la fin du 1^er semestre 2023, de la publication de guides techniques, de la mise à disposition d’outils, de partenariats et de retours d’expérience.

L’inquiétante érosion de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes représentent un maillon essentiel de la chaîne du dérèglement climatique. La vie sous ses diverses formes (végétale, animale, bactérienne etc.) et les écosystèmes subissent en effet de multiples menaces. Ces pressions sont principalement d’origine anthropique : changement dans l’utilisation des terres, fragmentation des habitats, surexploitation des écosystèmes, changement climatique, pollutions, espèces exotiques envahissantes etc.

Parallèlement, le besoin de reconnexion à la nature est réel. Une étude IFOP réalisée en janvier 2022 révèle que pour 9 Français sur 10, un espace vert à proximité de chez soi améliore le sentiment de bien-être. Or un Français sur deux n’a pas accès à un espace vert à moins de 10 minutes à pied de son habitation. Et la facilité d’accès à la nature diminue en proportion du niveau de revenu. Deux-tiers des Français disposant de revenus élevés (> 2500€/mois) ont accès à un espace de nature à moins de 5 minutes de leur lieu d’habitation, contre seulement 37 ­% des ménages les plus modestes (<900€/mois).

L’intégration de la biodiversité au sein du parc Hlm constitue un engagement environnemental. Mais elle se traduit également par des aménagements et équipements offrant un confort d’usage renouvelé face à l’évolution du climat.

Pour l’USH, « Concevoir des espaces extérieurs gérés demain dans le respect de la biodiversité est un palier à franchir. Cette ambition doit être conjuguée avec une attention réelle à l’accessibilité et la valorisation de ces espaces. ».

Le Manifeste pour la biodiversité invite les acteurs du secteur Hlm à agir en actionnant tous les leviers possibles, tout au long du cycle de vie du bâti.

Dès la phase de conception de projets d’opérations nouvelles, il s’agit de limiter les impacts via la doctrine « Éviter, puis réduire et compenser ». Éco-conception, attention à la nature et à l’origine des matériaux employés, recours au réemploi sont autant de pistes à interroger.

Il est également nécessaire, selon l’USH, d’engager des démarches de renaturation des espaces. Cela par exemple via des espaces naturels nourriciers comme des vergers ou jardins partagés, via des cheminements, aménagements paysagers, ilots de détente, lieux de pratique d’activités physiques récréatives ou encore via la création d’infrastructures (hôtels à insectes, stations de compostage…). Ce faisant, les bailleurs sociaux peuvent s’inscrire dans la tradition des cités-jardins et jardins ouvriers, qui font partie de leur histoire.