Au sein de l’association Les Flammes Carolo Basket Ardennes (FCBA), l’équipe féminine a progressé de manière fulgurante pour arriver à un niveau professionnel français (depuis la saison 2010-2011) et européen, avec notamment la Coupe d’Europe dès la saison 2014-2015 et l’Euro League en 2018-2019. Une performance, surtout si l’on considère que cette section sportive a été relancée il y a 25 ans seulement « par cinq irréductibles mordus, dont Romuald Yernaux, l’entraineur toujours en poste » relate Patrick Créty, DAF des Flammes.
Une association atypique à plusieurs titres
Portée avec beaucoup de fierté par une équipe féminine, le club est atypique dans son organisation : sa direction est intégralement constituée de bénévoles, à l’instar du DAF en poste depuis dix-sept ans. « C’est à l’occasion de notre montée en 2011 que la décision a été prise de sortir de la structure omnisport qui nous abritait jusque-là et de créer l’association Les Flammes Carolo Basket, dont l’emblème, le sanglier, un animal féroce et battant, nous représente très bien » s’amuse le DAF. L’association qui compte également 21 salariés - les joueuses, les coachs, le personnel administratif, et depuis 2021 le directeur sportif - a une autre spécificité : elle dispose d’une salle dédiée depuis 2015, créée par l’ensemble des collectivités locales, avec une capacité d’accueil de 3 000 personnes. « Avant crise, nous étions sur une moyenne de 2 500 spectateurs » : une rareté dans le sport féminin.
Autre caractéristique de l’association : son financement. Le privé y tient une place prépondérante, le fait d’être le seul club sportif de haut niveau des Ardennes expliquant cette attractivité. Les partenariats privés représentent 62 % du budget 2021-2022 contre 75 % avant Covid. Les subventions des collectivités locales comptent elles pour 30 % du budget actuel, d’autant que sur les deux années écoulées, « elles nous ont aidé au travers des subventions exceptionnelles à compenser la baisse des recettes propres du fait des jauges ou des matchs à huis clos ».
Un développement des recettes ambitieux mais en standby
Le 1er juin 2020, l’agglomération Ardennes-métropole a transféré la gestion de la salle à l’association FCBA afin que celle-ci puisse « engager des actions pour doper ses recettes grâce à l’organisation d’événements extra-sportifs. Hélas, la crise sanitaire est venue mettre un coup d’arrêt à cette possibilité de développement commercial ».
Juste avant la crise, la direction de la structure associative avait acté que l’écrin juridique n’était plus adapté et envisageait de créer trois entités : une association pour la partie amateur, une société par actions simplifiée (SAS) pour le secteur professionnel, et une structure dédiée pour gérer la salle. « Toutefois, au regard des mécanismes des aides mises en place durant la crise sanitaire, qui s’appuient tous sur l’historique budgétaire à N-2, une telle évolution n’était pas pertinente ».
L’avance sur subventions : simple et efficace
C’est dans ce contexte que le mécanisme de l’avance sur subventions est apparu adéquat au DAF de l’association. « Notre budget de 2,2 millions d’euros pour l’exercice 2021-2022 est en recul comparé aux exercices précédents, du fait du retrait de certains partenaires privés. Et puis, notre crédit client a augmenté de manière significative : il se chiffre désormais à 200 000 euros, dont 100 000 sur le seul exercice 2020-2021 ». Afin d’inciter ses sponsors à matérialiser leur engagement, l’association a mis en place des actions spécifiques, dont la retransmission de chaque match sur YouTube, commentée par des professionnels. Mais cela ne suffit pas, d’autant que le versement des subventions des collectivités locales accuse lui aussi du retard : « à la mi-janvier 2022, sur les 700 000 euros de subventions, seuls 100 000 ont été versés, alors que notre saison commence en juin. Nous avons puisé dans les excédents des années précédentes, mais cela n’est pas tenable ». Recourir à l’avance sur subventions s’est alors imposé à Patrick Créty qui connaissait, du fait de son expérience professionnelle passée, le mécanisme tel qu’il existe dans le privé : l’affacturage.
« Nous avions eu recours par le passé avec un partenaire bancaire historique à un mécanisme qui s’en approche : la cession Dailly, mais in fine celui-ci s’est avéré trop complexe à gérer et peu satisfaisant ». La solution est venue en échangeant avec La Banque Postale, au sein de laquelle l’association disposait d’un compte. « Le dialogue instauré, marqué par une co-construction, a permis d’identifier la solution avance sur subventions, très simple à mettre en place et efficace pour un montant de 450 000 euros ».
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