La rénovation énergétique des établissements de santé

Les établissements de santé et médico-sociaux, hôpitaux, maisons de retraites etc., ont de grandes consommations d’énergie au quotidien. Dans le contexte global actuel, les enjeux de consommation responsables sont d’autant plus importants. En effet, 12% de la consommation énergétique des bâtiments en France provient du secteur de la santé.

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Les hôpitaux et autres établissements de santé constituent aujourd’hui les plus gros consommateurs d’énergie. Selon une étude publiée sur Ubigreen, la climatisation des chambres, les blocs opératoires, les appareillages médicaux, la radiologie, la cuisine et la blanchisserie sont autant d’équipements hautement énergivores. Dans le secteur sanitaire et social, la consommation moyenne est en effet estimée à 320 kWh/m2/an, représentant 12% de la consommation énergétique nationale des bâtiments.

Par conséquent, les consommations correspondent à des sommes importantes : entre 5% et 10% du budget global des grands hôpitaux nationaux et régionaux. Les besoins en équipements médicaux étant de plus en plus exigeants tout comme les attentes des patients en termes de confort, la facture énergétique de ce secteur tend à s’accroître encore davantage. C’est le cas par exemple de la climatisation dans les établissements de santé. Autrefois réservée à des postes spécifiques comme les blocs opératoires, elle se retrouve à présent dans les chambres des patients.

Quelles solutions existent pour réduire la facture énergétique ?

A l’heure où la maîtrise des ressources naturelles est un enjeu national, il existe des solutions pour réduire la facture énergétique des établissements de santé. Tout d’abord, un diagnostic énergétique complet est nécessaire car les consommations par postes peuvent différer d’un bâtiment à un autre. Il convient de prendre en compte la puissance d’un appareil mais aussi la fréquence et les conditions d’utilisation. Réaliser un diagnostic thermique contribue à définir un programme d’éventuels travaux à réaliser ainsi que des écogestes, tels que l’utilisation optimisée des éclairages, qui peuvent être communiqués aux occupants par le personnel.

Les actions à mettre en œuvre pour améliorer l’efficacité énergétique peuvent être réparties selon les postes les plus consommateurs : la gestion de l’énergie, le chauffage et la climatisation, l’eau chaude sanitaire, l’éclairage puis la production de froid. Alors que, selon l’ADEME, une baisse de 1°C entraine une économie d’environ 7% de la facture énergétique, abaisser la température de chauffage est un exemple de solution facile à mettre en œuvre offrant un retour sur investissement rapide. Parmi les autres solutions possibles, l’installation d’une chaufferie biomasse est particulièrement adaptée aux besoins des établissements de santé en raison de leurs fortes consommations régulières sur de longues saisons de chauffe.

La sécurité des patients, une problématique de taille dans le cadre de ces travaux

Cependant, la question de la maîtrise des risques sanitaires n’est pas à négliger pour ce type de bâtiments. En effet, lors de la conception d’une climatisation, la puissance de celle-ci peut être diminuée grâce au renouvellement de l’air. Mais dans certains espaces comme les salles d’opération, un système de récupération de l’air n’est pas envisageable en raison du besoin important d’air neuf. Les systèmes sont également à étudier pour éviter toute contamination à la légionellose.

Quelles aides financières à destination du secteur de la Santé ?

Dans un contexte où la pression budgétaire sur les établissements hospitaliers s’accroît d’année en année, le volet performance économique constitue un objectif important dans la mise en place d’actions de rénovation énergétique.

A travers le dispositif des Certificats d’économies d’énergie, les opérateurs d’énergie ont l’obligation d’accompagner les acteurs dans la réalisation de travaux de rénovation en vue de promouvoir l’efficacité énergétique. Mis en place par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, ce dispositif repose sur une obligation triennale de réalisation d’économies d’énergie en CEE (1 CEE = 1 kWh cumac d’énergie finale) imposée aux fournisseurs d’énergie (électricité, gaz, fioul domestique, chaleur et froid, carburants automobiles).

Collectivités, hôpitaux et EHPAD peuvent bénéficier des aides des fournisseurs d’énergie à condition de réaliser des travaux de rénovation, de construction ou d’autres opérations en faveur de l’efficacité énergétique. Près de 200 types de travaux différents sont éligibles, de l’isolation à la ventilation en passant par le chauffage. Au plus haut niveau depuis 2018, le montant des CEE a été multiplié par 4,5 en deux ans, passant de 7€ du mégawattheure à près de 9€. De plus, dans les calculs d’aides, celles allouées aux établissements de santé sont majorées.

En complément des CEE, plusieurs actions d’efficacité énergétique sont éligibles aux aides de l’ADEME dans le cadre du Fonds Chaleur, au travers de l’appel à projets national annuel « Biomasse Energie Entreprise » et des aides de ses directions régionales.

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