Les chiffres sont désormais connus. Ils n’en restent pas moins impressionnants. La prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie coûte 30 milliards d’euros par an, soit 1,4 point de la richesse nationale produite (PIB), dont 23,7 milliards sont financés par les pouvoirs publics.
En 2060, elle va doubler pour représenter 2,78 points de PIB, selon le ministère de la Santé. En 60 ans, l’espérance de vie à la naissance a progressé de vingt ans, soit actuellement 79,4 ans pour les hommes et à 85,4 ans pour les femmes. Un vieillissement de la population qui a son revers, 1,3 million de Français est aujourd’hui dépendant.
La perte d’autonomie, un poste de 8,3 milliards d’euros, est pour l’instant à la charge des départements qui versent l’APA (allocation personnalisée d’autonomie), une aide de 5,5 milliards d’euros indexée sur le niveau de dépendance versée à 1,3 million de personnes. Les bénéficiaires de cette aide perçoivent en moyenne l’APA pendant 3 ans et demi. Les hommes en bénéficient en moyenne un an de moins que les femmes : 2,9 ans contre 3,9 ans. Les durées de perception de l’APA les plus longues (5 années environ) concernent en général des femmes prises en charge en établissement et dont la perte d’autonomie s’est aggravée. Les durées les plus courtes (moins de 2 années) s’appliquent plus souvent aux hommes pris en charge à domicile et déjà très dépendants au moment de l’ouverture de leurs droits.
Les ménages contribuent à hauteur de 2,4 milliards nets en salariant des aides à domicile. Les personnes placées dans des établissements médicalisés tels que les Ehpad doivent en principe payer de leur poche les services d’hôtellerie. Cela leur revient à 3,8 milliards d’euros. Certains ont accès à des aides nationales pesant 3,3 milliards d’euros, telles que l’Aide sociale à l’hébergement.