Rappeler au bailleur que des aménagements fiscaux sont prévus en cas d'abandon de loyers n'est pas inutile, "mais c'est surtout la volonté de trouver une solution en dehors du contentieux, une voie longue et onéreuse, qui a un impact".
Si cette démarche se voit opposer une fin de non-recevoir, il peut être alors envisager d'assigner en référé le bailleur en se fondant toujours sur la force majeure, donc la non-délivrance du bien et de l'absence de jouissance paisible et in fine l'exception d'inexécution pour obtenir la nomination d'un médiateur, à qui sera assigné deux objectifs : obtenir une suspension de loyers et construire l'avenir. "Car, insiste Me Bensussan, ce n'est pas seulement la suspension, le report ou l'étalement des loyers que doit viser le preneur mais bien de refonder l'économie de la relation bailleur-preneur qui est fixée sur une durée de 9 ans".
Moins de tourisme, moins de chalands, il est tout à fait envisageable que le preneur sollicite une révision du loyer à la baisse du fait de la baisse de la valeur locative en vertu de l'article L.145-38 du Code de commerce. "Sur ce point, tout est une question de timing : il ne faudra pas tarder à soulever ce moyen mais c'est encore trop tôt car la commercialité n'a pas encore changé, indique l'avocat, qui conseille d'envisager cette piste sur le dernier trimestre de l'année 2020". Et de prévenir qu'il s'agit toutefois d'une procédure qui, d'une part requiert une expertise d'où un temps long, et d'autre part, est réservé aux baux signés depuis au moins trois ans.