Des solutions pour les aides sociales d’urgence

Un million de personnes passées sous le seuil de pauvreté, un taux de chômage qui pourrait atteindre 11 à 12% au premier semestre 2021 : le tribut social payé à la crise sanitaire est lourd. Amortir ce choc social, c’est l’une des missions phares des collectivités au sens large, et des départements en particulier. Gros plan sur les dispositifs d’aide d’urgence. Et les instruments qui en favorisent le versement.

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Étudiants et jeunes sans emploi, familles monoparentales, retraités modestes en isolement social, intérimaires, travailleurs licenciés, autoentrepreneurs et artisans se retrouvant sans revenus : de plus en plus de personnes se trouvent confrontées à la précarité. Une lame de fond dont le pic n’est pas encore en vue, et dont la durée est pour l’instant difficile à évaluer.

 

Les territoires en première ligne en matière d’aides d’urgence

Les territoires sont fortement mobilisés pour apporter des réponses d’urgence, par exemple en matière d’aide alimentaire. Les départements au premier chef bien sûr, du fait de leurs compétences sociales. La plupart d’entre eux sont ainsi confrontés à une forte augmentation du nombre de bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA), avec jusqu’à 20% de hausse en quelques mois dans certains départements.

Avec les CCAS, les communes et les associations de solidarité, les départements sont également sur le pont pour délivrer les aides d’urgence, à caractère facultatif, permettant aux personnes les plus fragiles économiquement de faire face à des dépenses de première nécessité.

 

Aides sociales d’urgence : différentes options de versement

Les bénéficiaires des aides d’urgence sont souvent à découvert. Pour éviter la saisie des sommes dont ils bénéficient au titre des aides d’urgence, mieux vaut éviter de recourir au virement sur un compte bancaire, parfois d’ailleurs inexistant.

2021 marquera par ailleurs la fin du système des chèques non barrés. Jusqu’ici, en trésoreries, ils pouvaient être convertis en espèces par les bénéficiaires.

Le virement à des tiers est une autre possibilité offerte pour le versement des aides sociales d’urgence. Il consiste à effectuer un virement directement au magasin dans lequel l’achat est effectué.

La création de régies permettant de remettre directement des espèces se heurte également à la faible appétence des agents pour endosser cette responsabilité, compte tenu des risques de sécurité et de responsabilité qu’elle entraîne.

Le Chèque Accompagnement Personnalisé est une solution fréquemment utilisée. Il s’agit d’un titre de paiement utilisable auprès de prestataires de services et de commerçants spécifiquement identifiés, pour le paiement de produits et services de première nécessité.

Autre solution moderne, la carte prépayée, personnelle et nominative, héberge le montant des aides versées.

 

Les avantages et limites des chèques d’accompagnement personnalisé (CAP)

Le premier avantage du CAP est qu’il est fléché sur des usages précis. Ce titre de paiement est en effet affecté à l’achat de biens et services dans 8 catégories : alimentation, hygiène, actions éducatives et culture, énergie, habillement, habitat et hébergement, transport, loisirs et sport.

Par ailleurs, seules les aides consommées sont facturées et les titres non utilisés sont remboursés à l’organisme délivreur.

La formule présente toutefois des limites.

Pour le bénéficiaire, la nécessité d’effectuer ses achats dans un réseau prédéterminé de commerces et sociétés de services affiliés peut représenter une contrainte. En fonction des territoires ou du type de commerçant, le bénéficiaire n’aura pas toujours une solution à proximité. Le délai d’obtention pour des chèques nominatifs est un possible obstacle à la réactivité de l’aide. Enfin, le CAP n’offre pas de possibilités de retrait d’espèces ou de paiement sur Internet.

Pour le commerçant, l’application de frais sur chaque chèque sera une forte contrainte, surtout dans un contexte où les commerçants sont eux-mêmes fragilisés par la crise sanitaire.

Enfin, l’usage des chèques d’accompagnement personnalisé présente une limite pour les collectivités et organismes financeurs, du fait de risque de fraude qui leur est associé, surtout si les chèques sont non nominatifs. S’y ajoute un risque de vol, sans garantie possible sur l’utilisation qui s’ensuit.

 

La carte prépayée, une solution souple pour les aides d’urgence

Personnelle et nominative, la carte prépayée est un outil moderne, facile et particulièrement souple d’utilisation.

Au choix du financeur, elle peut être une carte de paiement et/ou une carte de retrait.

La carte prépayée permet, toujours au choix du financeur, d’accéder à un réseau de commerçants et prestataires universel sans restriction, y compris en ligne, ou à un réseau sélectivement restreint à une typologie ou une liste sur-mesure de commerces et de prestataires.

La solution offre une gestion simplifiée pour la collectivité, que ce soit pour la recharge des cartes, le suivi de leur consommation ou la récupération des montants non consommés. Une plateforme web permet d’affecter nominativement des cartes, déjà mises à disposition des octroyeurs d’aide, ce qui apporte une excellente solution en termes de rapidité de délivrance, mais également de sécurité.

Si vous avez des réflexions sur la gestion des aides d’urgence, n’hésitez pas à en parler avec votre chargé d’affaires qui pourra organiser un rendez-vous avec un spécialiste.