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Réduire l’empreinte carbone de votre association en 11 actions

Toute activité humaine engendre des émissions de gaz à effet de serre (GES). Et toute modification de cette activité humaine modifie cette émission comme l’a prouvé le confinement du printemps 2020. Voici comment votre association peut participer à une réduction des GES, une démarche qui rejoint pleinement les valeurs d’engagement et de solidarité.

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Au niveau mondial comme au niveau régional, le confinement du printemps 2020 a démontré l’impact de l’activité humaine et économique sur l’environnement. Sur le seul mois d’avril, période où un peu moins de la moitié de la population mondiale était confinée plus ou moins strictement, le niveau d’émissions de CO2 a été inférieur de 15% à celui de 2019. Les baisses les plus fortes étant enregistrées dans les pays ayant opté pour des confinements généraux (Italie, Espagne, France). Logiquement, dès le retour à une activité normale, ces émissions ont repris leur niveau habituel voire un niveau supérieur. Pourquoi dès lors ne pas capitaliser sur les enseignements du confinement afin de réduire l’empreinte carbone de votre association en modifiant certains usages ?

Réduire son empreinte carbone, c’est s’inscrire dans une transition énergétique durable, un des piliers de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE). Les pistes ouvertes par le législateur au titre de la RSE s’adressent souvent aux entreprises, mais les associations peuvent tout à fait se les approprier, d’autant que la RSE correspond à un objectif – avoir un impact positif sur la société – qui est l’objet même des associations

Réaliser son bilan carbone ou BEGES

Toute activité économique ou humaine a un impact en termes d’émission de gaz à effet de serre (GES). Le bilan fait figure de première étape, en évaluant les émissions de GES d’une organisation sur une année d’activité, réparties par poste d’émission. Il est élaboré dans le but d’identifier des leviers d’actions de réduction à mettre en œuvre. Plusieurs méthodes sont aujourd’hui disponibles en France et à l’international. Ces méthodes se différentient principalement par leur statut (norme, référentiel privé...), leur champ d’application (périmètres couverts) et leur cible (entreprise, organisation, approche sectorielle, collectivité ou territoire). Celle qui fait référence est la méthodologie Bilan Carbone® développée par l’ADEME, diffusée par l’Association Bilan Carbone (A.B.C.) et sur laquelle sont construits plusieurs calculateurs.

Ce bilan fait, les postes les plus émetteurs seront identifiés et aussi les postes sur lesquels l’association dispose de « marges de manœuvre » : consommations d’énergie, équipements, logistique (marchandises, personnel), modes de livraison, cycle de vie (ACV) des produits, etc.

 

Et ensuite ?

Vous pourrez ainsi dénombrer toutes les actions convergeant vers une stratégie bas carbone et donc solliciter salariés et bénévoles pour identifier les actions qu’ils estiment prioritaires et réalisables. Ainsi les membres de votre association seront engagés dans une telle démarche. La première action peut être celle de la compensation car certaines émissions carbone sont incompressibles. La compensation carbone consiste à financer, via l’achat de crédits carbone, un éco-projet dont la mise en œuvre permet de réduire des émissions de gaz à effet de serre. Chaque tonne de CO2 évitée sur cet éco-projet correspond à un crédit carbone.

Voici ci-après quelques exemples d’actions souvent préconisées à la suite d’un BEGES et que vous pourrez soumettre aux parties prenantes de l’association.

1 - Repenser les déplacements des collaborateurs salariés, des bénévoles

Les transports sont le premier secteur émetteur dans l’Hexagone, soit 29,4% des émissions de gaz à effet de serre en France, 95% étant dues au trafic routier, d’après le ministère de la Transition énergétique. Limiter les déplacements individuels en voiture pour aller au travail ou pour aller en déplacement professionnel aura donc un réel impact.

  • Action 1 : favoriser le télétravail et les visio-conférences apparaît comme une solution idéale pour réduire la fréquence de ces déplacements. Ces moyens sont à favoriser, c’est-à-dire qu’il ne faut pas en faire un usage systématique ou trop contraint, mais bien veiller à leur laisser leur vertu première : la flexibilité pour favoriser l’engagement de tous ;
  • Action 2 : augmenter le remboursement de 50% à 100% de l’abonnement aux transports en commun ou repenser les plannings afin que les collaborateurs privilégient les modes de transport moins émetteurs, tels que les transports en commun, le vélo et la marche ;
  • Action 3 : créer une plateforme interne de covoiturage ;
  • Action 4 : former vos collaborateurs à l’écoconduite ;
  • Action 5 : investir dans des aménagements sur vos sites (abris à vélo).

2 - Réduire la facture énergétique des locaux

Ici les objectifs poursuivis seront : sobriété (éviter les gaspillages) et efficacité énergétique (consommer mieux et avec moins d'énergie pour le même niveau de confort).

  • Action 6 : éliminez les consommations inutiles, comme celle des éclairages (minuteries, détecteurs de mouvements), du chauffage (programmation ou réduction en dehors des heures d’activité) ou des équipements (veilles inutiles de vos ordinateurs, imprimantes, photocopieurs) : investissez des chargés de missions qui veilleront au respect scrupuleux de ces consignes ;
  • Action 7 : faire réaliser un bilan performance énergétique de vos locaux… et réaliser les travaux préconisés (isolation notamment) ;
  • Action 8 : choisir un fournisseur d’énergie renouvelable.

3 - Le numérique : oui, mais…

Envoyer un mail, faire une requête via un moteur de recherche, consulter un site web, stocker des fichiers dans le cloud, tout cela a un effet en termes d’empreinte carbone. Il faut donc utiliser l’informatique et les nouvelles technologies d’une manière plus raisonnable.

  • Action 9 : lutter contre l’obsolescence programmée des équipements informatiques ;
  • Action 10 : favoriser les messageries instantanées en entreprise au détriment des mails ;
  • Action 11 : limiter au strict nécessaire le nombre de destinataires et de pièces jointes dans vos mails.

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