Toutes ces initiatives ont permis d’identifier de nouveaux marchés et parfois d’industrialiser une ou des productions. Est-ce à dire que le business model de certaines entreprises va évoluer ? Que les choix issus de la solidarité puissent devenir des productions pérennes ? Que, par exemple, le fabricant d’élastiques et cordons Gauthier-Fils qui pour l’heure fournit prioritairement des attaches de masques, et pour cela renonce à satisfaire certaines commandes de clients habituels dans la confection, va pouvoir faire de cette nouvelle activité une activité rentable ?
Rien n’est moins sûr. Il y a certes la nécessité d’une commercialisation massive de certains produits tels que les gels pour équiper les individus mais le développement de cette filière se heurte pour le moment à l’impératif des prix régulés. Pour les masques, la rentabilité et donc l’avenir viendra peut-être de la personnalisation de ceux-ci.
La seule vraie conclusion pérenne est que, face à une crise, les entreprises ont su démontrer leur utilité sociale, telle la filiale française de l’américain Resmed qui a annoncé poursuivre « tant qu’il y aura de la demande » sa production par impression 3D de raccords pour respirateurs, offerts aux services hospitaliers. Peut-être que prochainement la solidarité, l’agilité et l’innovation, dont ont su faire preuve les acteurs économiques français, serviront leur business model en leur permettant d’investir de nouveaux secteurs !