Entre Marseille et Toulon, La Ciotat a retrouvé sa superbe… et ses chantiers navals

À La Ciotat, on le voit de partout ou presque : le grand portique à bateaux blanc de 93 mètres de haut, posé au bout du front de mer devant les falaises du Bec de l’Aigle. L’ouvrage des années 1960 symbolise le passé industriel de la ville, ancien fleuron de la construction navale, dont les chantiers furent fermés dans la douleur en 1987.

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Trente ans plus tard, l’immense engin de levage est aussi l’emblème du renouveau : aujourd’hui reconverti dans l’entretien de megayachts, le port a retrouvé le chemin de la croissance. « En 2022, nous accueillerons un nouvel ascenseur à bateaux d’une capacité de plus de 4300 tonnes, se félicite Arlette Salvo, maire de la ville depuis septembre (elle remplace l’ancien édile Patrick Boré, devenu sénateur). La Ciotat Shipyard va aussi aménager dans une ancienne friche un village d’entreprises qui abritera des sous-traitants. »

Arlette Salvo, maire de La Ciotat

Cette réindustrialisation réussie illustre les mutations de cette ville de 35 000 habitants, à force de volonté politique, durant les vingt dernières années. Economiquement, outre le port, elle s’est aussi dotée d’une nouvelle zone d’activité, Athélia, qui regroupe 4 000 emplois. Elle a investi dans le logement et la culture, avec la construction d’un théâtre et la rénovation du mythique cinéma Eden, où les frères Lumière organisèrent il y a 125 ans la première projection de l’Histoire. Et elle a profondément remodelé son espace public : réaménagement du front de mer et du Port-Vieux, redynamisation en cours du vieux centre… « La Ciotat a retrouvé une réelle attractivité », note Arlette Salvo. Le tourisme a lui aussi augmenté, et devrait s’accélérer : la ville vient d’intégrer en 2019 le club des « plus belles baies du monde » et accueillera bientôt une Maison du Parc national des Calanques, dans l’ancienne villa de l’acteur Michel Simon.

L’été 2020 n’a pas dérogé à cette tendance, offrant une bouffée d’air au cœur d’une année grevée par deux confinements. Au printemps, la municipalité a su réagir vite face à la crise. « Dès le 17 mars, nous avons mis en place une gestion de crise. Parmi nos premières décisions : la désinfection des rues et l’achat de tissu pour la fabrication de masques, avec l’aide de 50 habitantes bénévoles. Nous avons aussi organisé un drive pour les remettre aux habitants et une conciergerie solidaire pour porter leurs courses aux plus vulnérables. » Lors du deuxième confinement, la mairie a notamment rallongé de 300 000 euros sa subvention au Centre communal d’action sociale, confronté à l’afflux de nouveaux bénéficiaires, et inauguré un « grand programme de petits travaux » d’un million d’euros pour soutenir les artisans locaux.

 

Droits de mutation, taxe de séjour... Au printemps, nous avons perdu un million d’euros par mois de recettes


La crise a aussi affecté directement les finances municipales. « Au printemps, nous avons perdu un million d’euros par mois de recettes : droits de mutation, taxe de séjour... calcule Arlette Salvo, ex adjointe aux finances. Nous avons alors mis en place avec La Banque Postale une ligne de trésorerie de 3 millions d’euros. Cela s’est fait en une semaine, un délai très court ! J’ai apprécié cette rapidité. » A l’automne, La Banque Postale et la mairie, qui travaillent ensemble depuis 2013, ont planché sur un autre dossier : un emprunt de 2,3 millions, dédié à l’aménagement d’une voie douce entre le centre-ville et la gare. Une façon, même au cœur d’une période difficile, de continuer à œuvrer à la ville de demain.

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