Née à Lyon, l’association Habitat et Humanisme combat la précarité par le logement

Réinsérer par le logement un public en grande précarité en lui proposant une solution d'habitat, telle est la mission de l'association Habitat et Humanisme. Malgré la Covid, l'association continue à regarder vers l'avenir.

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Lydie Crépet, Responsable des ressources financières d'Habitat et Humanisme, à Lyon (©Christophe Pouget)

« D’un côté, il y a les gens qui ont assez de revenus pour pouvoir payer un logement social. De l’autre, ceux qui sont à la rue, pris en charge par l’accueil d’urgence. Nous, nous sommes un peu la case manquante entre les deux. » Ainsi Lydie Crépet résume-t-elle la mission de l’association Habitat et Humanisme, dont elle gère les ressources financières. Fondée en 1985 à Lyon par Bernard Devert, un ancien promoteur immobilier devenu prêtre, et aujourd’hui active dans 80 départements, cette structure a une vocation première : réinsérer par le logement, un public en grande précarité, en lui proposant une solution d’habitat digne, plutôt en centre-ville ou dans des « quartiers équilibrés », afin qu’il puisse se relancer dans la vie

« Il peut s’agir de profils très divers : des familles monoparentales, des personnes sans ressources ou souffrant d’addictions, des jeunes de moins de 25 ans qui n’ont droit à aucune aide… détaille Lydie Crépet. 
En plus du logement, nous les accompagnons aussi dans la vie quotidienne, pour remettre de l’ordre dans leurs papiers, faire des demandes d’aide sociale, les aider à trouver un emploi ou une formation etc. L’idée est de leur servir de tremplin et les aider à retrouver estime de soi et autonomie. » Pour assurer cette mission, Habitat et Humanisme s’appuie sur un tissu de quelque 4 800 bénévoles et un parc de 5 000 logements détenus en propre, plus près de 4 000 confiés en gestion par des propriétaires solidaires, qui acceptent de toucher des loyers modérés en échange d’une fiscalité avantageuse. Un parc qui grandit en temps normal d’environ 10% par an… sauf en 2020, où la crise sanitaire a freiné les chantiers. Les besoins, pourtant, n’ont fait qu’augmenter : « Avec la crise, la précarité s’étend, observe Lydie Crépet. Nos associations locales constatent une hausse du nombre de demandes d’accueil, à laquelle nous n’avons pas les moyens de répondre. En parallèle, on voit aussi croître, en raison du contexte, les difficultés sociales des personnes accueillies, les problèmes de santé mentale, de stress, d’addiction… ».

©Christophe Pouget

Malgré la Covid, l’association, qui gère aussi des hébergements pour personnes âgées (Ehpad, résidences intergénérationnelles) et des centres d’accueil pour migrants, continue à regarder vers l’avenir. Elle élabore en ce moment son « plan 2025 », qui prévoit par exemple des efforts accrus pour la transition énergétique des logements. Surtout, Lydie Crépet se félicite d’une solidarité qui n’a pas flanché pendant la crise. Le niveau des dons de particuliers, une ressource importante pour Habitat et Humanisme, a même augmenté en 2020 ! De même que celui de l’épargne solidaire, pour laquelle l’association fait partie des bénéficiaires du LDDS de La Banque Postale. « Avec cette banque, notre partenariat va bien plus loin qu’une relation classique, raconte Lydie Crépet, qui a elle-même travaillé pendant 23 ans dans le secteur bancaire avant de rejoindre l’association. Elle fait partie des investisseurs au capital de notre société foncière solidaire, elle nous offre du mécénat de compétence, nous participons à l’Alliance dynamique [une initiative du Groupe La Poste autour de l’économie sociale et solidaire]… Il y a entre nous une proximité de valeurs, mais aussi de public : l’une des vocations de La Banque Postale est d’apporter la banque à tous, donc aussi aux plus précaires, ceux que nous accompagnons. »

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