Quelle stratégie pour une trésorerie zéro ?

Optimiser la gestion de sa trésorerie passe, pour une collectivité territoriale, par l’élaboration et le suivi d’un plan de trésorerie. À ajuster mensuellement, avec l’aide éventuelle d’une ligne de trésorerie. Objectif : tendre vers une trésorerie zéro.

Pas d’encaissements excédentaires de trésorerie. Une encaisse de précaution limitée au strict minimum. Un lissage permanent visant à faire coïncider au plus juste les flux de dépenses et de recettes. Telle est, pour une collectivité, l’équation à résoudre.

L’argent qui dort coûte, puisque toute disponibilité doit être déposée au Trésor et ne peut, dès lors, pas être rémunérée (ou seulement dans des conditions très restrictives(1)).

Dans les collectivités, contrairement à ce qui se passe dans les entreprises, une trésorerie excédentaire ne reflète donc pas toujours une bonne gestion financière. Or la prévision des dépenses à venir n’est pas chose aisée : le réel peut parfois s’écarter sensiblement de ce qui a été prévu au budget : dépenses d’aide sociale, intérêts d’un emprunt contracté à taux variable… De même, un surcroît de ressources peut survenir, notamment en cas de sous-évaluation des recettes fiscales ou de cessions immobilières.

Les conditions pour optimiser sa trésorerie

Optimiser la gestion de sa trésorerie c’est viser un niveau de trésorerie « zéro ».

Une trésorerie pilotée rationnellement implique nécessairement l’élaboration d’un plan de trésorerie année par année, suivant un échéancier mensuel. But de l’exercice : inventorier les flux réels d’encaissements (dotations, avances sur fiscalité, subventions…) et de décaissements (frais de personnel, dépenses courantes, aides aux associations…) à venir. Soit l’enveloppe prévisionnelle du compte 515 (Compte au Trésor de la nomenclature budgétaire M14). Une fois mis en place, le plan de trésorerie peut être « lissé », en écrêtant autant que possible les pics et les creux anticipés.

Le plan de trésorerie permet d’établir le profil de la trésorerie, mois après mois. Il constitue une base pour calibrer précisément les montants nécessaires en terme de ligne de trésorerie.

Deux autres leviers peuvent également être actionnés. Premier d’entre eux : un recouvrement plus rapide des créances. Il en va d’une collaboration étroite avec le comptable public, afin d’accroître le rythme de transmission des titres et leur délai moyen de traitement. Second levier : la maîtrise des délais de règlement des fournisseurs. Ceci afin d’obtenir d’éventuels escomptes pour paiement anticipé, mais aussi d’éviter le versement  d’intérêts moratoires alourdissant les factures.

Une ligne de trésorerie bien dimensionnée

Financer l’exploitation courante – c’est-à-dire la couverture des besoins ponctuels de liquidités - tout en limitant le recours à l’emprunt de long terme, tel est l’objet de la ligne de trésorerie. Ce crédit de trésorerie permet ainsi de pallier les décalages temporels de trésorerie, en tendant vers un niveau zéro de liquidités « dormantes ». La formule offre l’avantage de présenter une grande souplesse de fonctionnement : les fonds sont mobilisables quasi instantanément. Il s’agit d’un droit de tirage permanent accordé à la collectivité, assorti d’un montant-plafond, pour une durée déterminée. Bien entendu, le bon dimensionnement de cette ligne de trésorerie est un élément clé. Surévaluée, elle entraine la facturation de frais financiers plus élevés : les différentes commissions sont fonction du montant maximum. Sous-dimensionnée, elle génère un risque de rupture des paiements.

Pour évaluer justement vos besoins, il convient d’en mesurer l’utilisation moyenne au regard du plan de trésorerie et d’identifier quel montant maximum est susceptible d’être mobilisé. Son volume correspond en général à un mois ou deux de recettes de fonctionnement. D’où l’importance, pour la collectivité, d’avoir une visibilité forte sur ses besoins de trésorerie en anticipant correctement l’utilisation de la ligne. Pour ce faire, La Banque Postale propose un espace en ligne qui permet de suivre simplement l’utilisation de la ligne de trésorerie et vous offre une grande réactivité sur les tirages et remboursements en autonomie.

Les chargés d’affaires de La Banque Postale peuvent vous conseiller : interrogez-les !

 

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(1) Définies par le décret n°2004-628 du 28 juin 2004