Interview

Prêt Participatif Relance et notation, deux outils au service des PME/ETI ambitieuses

Pensés pour les PME et ETI ambitieuses, les Prêts Participatifs Relance (PPR) sont très pertinents dans un contexte incertain et inflationniste. Emmanuelle Bonal, directrice commerciale INBONIS Rating, explique pourquoi, mais aussi sur quels critères les PPR sont octroyés et quel rôle joue la notation. Objectif : aider les entreprises à identifier ce financement qui s’arrêtera au 31 décembre 2023.

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Portrait d'Emmanuelle Bonal

Depuis le début de l’année 2023, le dispositif intéresse : avec la remontée des taux, la barrière à l’entrée n’existe plus. Et la conjoncture marquée par une incertitude qui se prolonge assoit sa légitimité.

Emmanuelle Bonal — Directrice commerciale INBONIS Rating

Lancés en avril 2021, les Prêts Participatifs Relance sont destinés aux PME et aux ETI qui ont des projets de croissance forte, externe ou organique. Jusqu’à fin 2022, ce dispositif était peu sollicité. « Les taux plus élevés des PPR constituaient une barrière à l’entrée, alors même que la structuration de ce type de financement est particulièrement intéressante », éclaire Emmanuelle Bonal, directrice commerciale d’INBONIS Rating. La Banque Postale a noué un partenariat avec cette agence spécialisée dans la notation de PME afin d’accompagner le développement des PME et ETI françaises. Outil de financement clé de ce soutien, le PPR, revenu depuis peu dans la lumière, s’arrêtera en fin d’année 2023. Quels sont ses avantages ? Qui peut y prétendre ? Et quel rôle joue la notation ?

PPR : des avantages méconnus et un contexte porteur

Le PPR, ouvert aux PME et ETI ayant un chiffre d’affaires supérieur à 2 millions d’euros, leur permet de se projeter dans la durée. Remboursable sur une durée de 8 ans, le dispositif présente la particularité d’avoir « une période de différé d’amortissement de 4 ans, durant laquelle l’entreprise ne rembourse que les intérêts. C’est fondamental pour financer sa croissance : le cash-flow n’est pas tourné vers la dette. Le(s) projet(s) mené(s) ont le temps de dégager un ROI ». Autre avantage méconnu : un PPR, quelle que soit l’enveloppe octroyée - jusqu’à 12,5 % du chiffre d’affaires 2019 pour une PME et 8,4 % pour une ETI - ne grève pas la solvabilité de l’entreprise.

«Depuis le début de l’année 2023, le dispositif intéresse : avec la remontée des taux, la barrière à l’entrée n’existe plus. Et la conjoncture marquée par une incertitude qui se prolonge assoit sa légitimité ». Les avantages du PPR se révèlent mais « le dispositif s’arrêtera au 31 décembre 2023, les chiffres servant de références aux enveloppes des prêts étant datés ». 

La notation au cœur de l’octroi d’un PPR

Les PME et ETI qui sont à la recherche de financement pour les projets de croissance ont donc tout intérêt à envisager rapidement ce type de prêts. Avec en sous texte, l’importance de la notation de l’entreprise. Les PME et ETI ne sont pas encore familières avec la notation, traditionnellement réservée avant tout aux grandes entreprises et États. Or PPR et notation sont liés : le PPR améliore l’ensemble des notations auxquelles les entreprises sont soumises et surtout son obtention passe par une notation, « avec un cran minimum de BB- » indique Emmanuelle Bonal.

Au-delà de la note, qui mesure la capacité prospective de l’entreprise à honorer ses engagements financiers et donc à lever de nouveaux financements, c’est l’analyse structurée qui la soutient qui importe. « Notre rapport de notation, qui identifie les points forts et les points faibles de l’entreprise, est pour le dirigeant un élément de monitoring. L’analyse structurée que nous proposons dépasse les seuls ratios financiers qui d’ailleurs ne sont pas suffisants dans la période d’incertitude que nous connaissons ». D’où, chez INBONIS Rating, une appréciation spécifique du risque financier qui intègre la période qui s’écoule entre la clôture des comptes et leur audit. La notation comprend aussi une analyse des risques de l’activité en termes de business model, de concurrence, de croissance et fait la part belle à une dimension qui ne se lit pas dans un bilan : la qualité de la gouvernance.

La gouvernance : élément clé de la notation des PME-ETI

« Sur le segment PME-ETI, l’historique, la qualité, la cohésion de l’actionnariat et de la gouvernance sont des paramètres fondamentaux. Cela joue beaucoup pour garantir le maintien du savoir-faire par exemple. Il faut donc valoriser cette dimension. Chez INBONIS Rating, cela représente 30 % du poids de la note ».

Avec une notation adaptée aux spécificités de son segment, une PME ou ETI dispose d’une grille d’analyse pertinente et se donne les moyens de ses ambitions, notamment les moyens financiers. « Dans l’octroi d’un PPR, une telle notation joue favorablement car elle traduit l’adéquation entre l’entreprise et le financement. Un PPR repose sur de forts projets de développement en croissance organique ou externe. Mais cela ne suffit pas : les bilans trop déséquilibrés ferment la porte ; à l’inverse une équipe dirigeante impliquée est un élément très favorable ».

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  • Pour en savoir plus sur la notation proposée par INBONIS, cliquez ici.
  • Pour en savoir plus sur le Prêt Participatif Relance, cliquez ici.

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