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Les commerçants, la crise Covid19 et l'innovation

La Crise du Covid a fortement impacté le secteur du commerce et la fermeture des commerces non essentiels est un choc sans précédent dans un secteur qui représente 3,5 millions d’emplois en France. Cette crise a aussi permis le développement de multiples initiatives qui, en s’appuyant sur le numérique ont permis de valoriser le commerce local. Panorama des solutions mises en place et qui pourraient perdurer.

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Survivre à la crise, être prêt pour la reprise voire se réinventer - puisque l'on ne sait pas combien de temps il faudra vivre avec les contraintes liées au Covid19 - tel est l'objectif des commerçants depuis la mi-mars. Les boutiques physiques étant le plus souvent fermées, des commerçants ont créé, réactivé ou enrichi leur page Facebook, leur site, voire, pour les moins à l'aise avec le digital, mis en place un service de commande par  téléphone, proposant ensuite soit de la livraison à domicile soit un service de drive.

Il aura fallu en moyenne deux semaines pour voir apparaître de telles solutions, qui ont permis de maintenir une activité, d'avoir un fonds de trésorerie et de garder le lien avec la clientèle.

Les villes et les fédérations en soutien

Les villes et villages, conscients de l’importance du commerce de proximité, ont aussi veillé à assurer une communication favorable à ce secteur, faisant paraitre sur leur site Internet la liste et les coordonnées des commerces « ouverts ». D’autres ont fait un pas de plus en proposant une application recensant ces commerces et permettant la livraison à domicile. Ainsi la ville de Fontainebleau et son application qui va de l’alimentaire aux fleuristes en passant par la mode. On peut d’ailleurs trouver une liste de toutes les initiatives municipales sur le site Centre-Ville en Mouvement

Les initiatives ne visent pas toutes à assurer la vente puisque les besoins sont aussi présents coté production : preuve en est avec urgence-saisonniers.net, créé par Interfel qui répond aux besoins de main-d'œuvre qualifiée pour l’ensemble de la filière fruits et légumes (producteurs, commerçants, metteurs en marché, grossistes...), en mettant en relation des entreprises en recherche urgente de main-d’œuvre et des salariés qualifiés des secteurs de l’agriculture ou de l’alimentation, rapidement opérationnels.

Des plateformes pour aider les commerçants à vendre sur le web

Pendant le confinement, bien des plateformes proposant des mises en relations et des solutions de click & collect de livraison pour les commerces de proximité ont vu leurs adhésions progresser. Parmi elles, on compte Rapidls, Monpetit-ecommerce, Veando, Ollca, Monpetitdrive ou bien encore mavillemonshopping.
Présente depuis 2017, cette plateforme a enregistré « plus de 100 adhérents commerçants supplémentaires par jour depuis le début du mois d'avril » indique Thierry Chardy, directeur général de Mavillemonshopping. Bien évidemment ce sont les commerces de bouche et de première nécessité qui sont majoritaires, à 62% précisément, parmi ces nouveaux inscrits. "Cette sur-représentativité de l’alimentaire est d’ailleurs la première des évolutions de notre positionnement", souligne Thierry Chardy, qui en identifie plusieurs autres. La seconde évolution tient au fait "que notre plateforme permet aux commerçants et artisans de poursuivre leur activité à distance avec les clients existants, et même en période de crise, en plus de recruter de nouveaux clients". Que la plateforme, complément de la boutique physique, constitue un vrai service pour la clientèle est selon lui le phénomène le plus marqué. 

Coté logistique, si via la plateforme Mavillemonshopping, les produits achetés sont par principe livrés par les facteurs dans le strict respect des règles sanitaires, le directeur général note qu’ "avec le confinement, beaucoup de commerçants se sont remis à la livraison renouant ainsi avec les traditionnelles tournées de boulangers, de primeurs", avec un élément novateur : "le client achète un lot à la semaine ou au mois et est livré tous les jours". Ce sont d’ailleurs les secteurs de la boulangerie et de la chocolaterie qui connaissent un accroissement fort du panier moyen en ligne : de 2 euros 50 en boutique versus 12 euros sur Mavillemonshopping. Pour les secteurs non alimentaires, c’est la solidarité qui prévaut avec des paiements anticipés d’achats futurs et certains, bref des bons d’achats.

La dimension e-commerce du commerce de proximité est selon Thierry Chardy appelée à perdurer car "e commerçant s’est aperçu que le e-commerce est gérable et qu’il apporte un service aux clients. Coté clients, on ressent que c’est une tendance pérenne : les clients qui achètent, rachètent, car c’est simple". D’autant que le confinement a vu émerger d’autres profils d’acheteurs, les retraités.

La transition numérique des commerçants était entamée avant, avec le confinement elle s'est accélérée.

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