Quelles sont les problématiques liées à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement au sein de votre communauté de communes ?
Raymond Fayard : Avec 14000 habitants, nous sommes un territoire rural peu peuplé. Nos réseaux d’eau-assainissement se caractérisent par un nombre d’ouvrages très élevé : plus de 100 captages et 600 km de canalisations pour seulement 9000 abonnés à l’eau et 5500 à l’assainissement.
Par ailleurs nous subissons, comme beaucoup d’autres territoires, des sécheresses sévères, avec des périodes d’étiage de plus en plus problématiques à gérer.
Depuis que nous avons pris la compétence eau-assainissement en 2016(1), nous avons eu la préoccupation de rationnaliser cette situation, en définissant des schémas directeurs. Ceci à la fois pour diminuer progressivement le nombre d’ouvrages et sécuriser l’approvisionnement en eau, aussi bien en qualité qu’en quantité.
On connaît les enjeux économiques et écologiques soulevés par un approvisionnement en eau de bonne qualité. Quels travaux avez-vous réalisé pour améliorer la qualité de l’eau ?
Nous avons un programme de travaux assez conséquent sur les périmètres de captage de nos sources. Celles-ci sont en effet souvent peu profondes et assez faibles en débit. Aussi chaque épisode de forte pluie après une période de sécheresse engendre des ruissellements et une turbidité suspecte dans nos réseaux d’eau. À partir d’analyses régulières de nos captages, nous décidons chaque année des captages prioritaires pour une remise à niveau. Le résultat est que le taux de non-conformité de nos sources s’est déjà amélioré de 4 à 5 points. Notre objectif pour les 5 à 10 années à venir est d’achever la remise à niveau complète de l’ensemble de nos captages, cela pour les conformer aux exigences et agréments de l’Agence Régionale de Santé et de la Direction Départementale des Territoires.
Environ 20 % de l’eau en France sont perdus du fait de fuites dans les canalisations. Comment agissez-vous pour une meilleure préservation de l’eau ?
La tenue d’un taux de rendement cible d’environ 80% dans nos canalisations d’eau est une demande de nos financeurs principaux, notamment l’Agence de l’eau.
Nous sommes à peu près à l’objectif. Mais certaines antennes du réseau subissent des pertes importantes. C’est ce que nous avons pu identifier en mettant en place des comptages en sortie de captages et des relevés chez l’abonné.
Nous traitons prioritairement le renouvellement des portions de réseau les plus vétustes. La priorité est donnée à celles que surplombent les routes communales et départementales, à raison de 2 ou 3 kilomètres renouvelés chaque année.